• Lonely Imagination

    "Lonely Imagination" est le roman que je suis en train d'écrire.
    Il est un peu en désordre, et on ne comprend pas forcément tout, mais je fait de mon mieux *3*
    Je l'avance aussi vite que possible, mais je suis un peu prise de court...
    Résumé :
     Lena Heartangel est une lycéenne de 17 ans. Fille unique, elle a peu de personnes avec qui passer du temps et donc remplce ce manque par des rêves. Elle imagine des personnages et leur fait vivre des aventures comme le ferai une gamine. La jeune fille n'est pas au bout de ses surprises !...
     
    Le roman en question !!
     
     
    ♦☺/☻♦ Lonely Imagination ♦☺/☻♦
     
     
     
    ☯ Prologue : Je suis dingue.
     
     
     
    Moi, c’est Lena Heartangel. Ok, j’ai un nom assez bizarre. Mais c’est le plus petit de mes problèmes.
     
    Je suis parfaite.
     
    Non, je ne me vante pas, je constate.
     
    Je suis parfaite dans le sens bonnes notes dans (presque) toutes les matières, un corps pas trop moche (ben quoi !), de beaux yeux (ce n’est pas moi qui l’ai dit la première !) et une famille d’intellos pas trop pauvre.
     
    Vous n’allez pas me croire, mais moi, ça me gave. Ce ne sont pas des craques, alors paniquez un bon coup, hurlez à pleins poumons, comme vous voulez, et reprenez la lecture dès que vous avez fini.
     
    Je disais donc, ma vie me saoule. Comme tout ado normalement constitué, vous me direz.
     
    Si vous lisez cette histoire, c’est que :
     
    1.      vous me prenez pour une fille déprimée et complètement dingue bonne l’Asile de Fous,
     
    2.      vous êtes dans le même cas que moi et cette histoire vous redonne espoir en vous montrant que vous n’êtes pas les seuls à être comme ça.
     
    La deuxième réponse me ferait le plus grand des biens, quoique je commence à m’habituer à la première…
     
    Je rêve toutes les nuits de vivre une grande Aventure (oui, la majuscule est nécessaire), dans laquelle il m’arriverait pleins de choses totalement ouf, genre me battre contre un démon rouge sang haut de 20 mètres qui crache des flammes noires et qui te retire ton âme par un simple regard de ses yeux bleu électrique ! J’ai l’impression d’être un gamin de 6ans atteint du symptôme d’hyperactivité… Mais ça ce n’est rien comparé à ce qui m’est arrivé un jour qui me semblait être parti comme chaque jour qui a accompagné ma terrible enfance (notez l’ironie). En fait, c’est tout le contraire. Ce jour-là, mon rêve s’est réalisé.
     
    Pas vraiment comme je le pensais. La Théorie du Chaos, ça vous dit quelque chose ? Ben c’est ce qu’il s’est passé. Chaos Total.

      
     
    ☯ Chapitre I : Par le pouvoir des crises familiales, je sèche les cours !
     
     
     
    J’veux plus jamais me réveiller ! ai-je pensé.
     
    Je ne pense pas qu’il existe un mot pour exprimer ce que l’on ressent lorsque l’on prend conscience que ses rêves sont à présent réalité. Logique, vu que personne (du moins personne connu dans l’histoire mondiale) n’a vécu cette expérience. Et en est revenu vivant par la suite pour en parler. Parce que je ne sais pas vous, mais moi, j’ai frôlé la mort plus de fois en 30 secondes dans mes rêves que pendant toute une vie dans le monde réel !
     
    Mais ce qui m’a le plus secouée (et je ne m’en remets toujours pas), ce fut que les personnages que j’imaginais dans ma tête se trouvaient juste là, devant moi.
     
    « Tu es réveillée ? fit une jeune femme.
     
    -         Euh, je… Je… » balbutiai-je, sans savoir quoi répondre.
     
     
     
    Tout à commencé dans ma chambre. Enfin, dans ma chambre, plutôt ma bibliothèque, parce qu’il y avait des livres partout. J’adore lire, encore plus les romans à suspense et les grimoires poussiéreux.
     
    Appuyée le dos contre la porte, je feuilletais un gros livre à la couverture violette et aux écritures rouge sang. Mais comment lire un livre alors que votre mère est derrière la porte en train de hurler :
     
    « Lena !!! Lena, sors de ta chambre et viens manger ! »
     
    Moi, je n’avais pas faim. Je ne voulais pas manger. Je ne voulais pas affronter, une nouvelle fois, le repas familial quotidien du soir. Tout comme celui du midi, ainsi que tous les autres repas possibles de la journée. Quand je parlais de famille parfaite, je sous-entendais les repas familiaux quotidiens et les sorties, familiales et quotidiennes elles aussi.
     
    Marre.
     
    J’en avais marre d’être constamment entourée de mes parents. Je voulais juste finir ce bouquin, moi ! Pas perdre mon temps avec des gens qui n’ont aucune imagination ! Mais j’avais eu le malheur de naître dans une famille de bornés. Ma mère ne lâchera pas tant que je ne viendrais pas manger.
     
    « Lena, criait-elle, viens immédiatement dans la cuisine ! Tu pourras recommencer ton livre quand tu auras fini ton assiette !!! »
     
    Mais puisque je n’ai pas faim !! me disais-je dans ma tête, toujours bloquée sur mon bouquin. Je jurai en silence, songeant que la présence d’un chien serait la bienvenue… Ah ! Pouvoir lui refiler la bouffe pour se barricader en vitesse dans sa chambre, quel bonheur cela aurait été ! Mais mon père a une phobie des animaux en tous genres, qu'il n’oserait jamais avouer ! Pour toute excuse, il répète que c’est pour « préserver » la propreté des fauteuils. La propreté des fauteuils… Idiot !
     
    Toujours est-il que ma mère ne lâchait pas. Et moi non plus.
     
    « Ma puce, disait-elle depuis maintenant 10 minutes, vient manger ! J’ai fais des lasagnes !
     
    -         Je m’en fiche ! J’ai pas faim ! Fiche-moi la paix !! »
     
    Et voilà. Mes nerfs d’acier que j’avais mis des mois à forger venaient de se briser. Maintenant, il fallait que ça sorte. Et ça sortait. Tout d’un coup.
     
    « Tu me saoule, avec tes lasagnes ! hurlais-je. J’en veux pas, tu comprends ? J’en veux pas !! J’en peux plus, de ces repas à la noix !! J’peux même pas lire tranquille ! Tu ne vois pas que j’ai besoin de liberté ? Tu ne vois pas que j’en ai marre d’être constamment attachée à vous ? »
     
    Aucune réponse. Tandis que je respirais profondément pour me calmer, j’entendis les pas de ma mère s’éloigner. Elle s’en allait ? Elle abandonnait ? Comme ça ? Sans même essayer de me faire changer d’avis ?
     
    Là, ça devenait franchement bizarre. D’habitude, ma mère trouvait toujours quelque chose à répliquer, dans ces situations ! J’ai toujours perdu, à ce jeu ! La patience de ma mère était incassable. Du moins, je le croyais. J’avais tort. Parce que juste là, à l’instant, je venais de faire pleurer ma mère. J’ouvris la porte de ma chambre, pour voir si elle était vraiment partie pleurer ou si c’était une mauvaise blague, et là, je vis mon père dans le salon, dans son fauteuil, lisant un magasine de voiture, ma mère pleurant à côté de lui. Mais cela ne me perturba pas plus que ça. Ce qui me choqua, ce fut de voir mon père ignorer totalement les larmes sur les joues de sa femme ! Lui qui la soutenait dans toutes les situations, dans toutes les catastrophes que notre petite histoire de rêve avait pu subir, lisait paisiblement son magasine, comme si ma mère n’était pas là !
     
    Je retournai dans ma chambre d’un pas lent, trop abasourdie par ce que je venais de voir. La fille unique que j’étais regretta vite de ne pas avoir de grand frère ou de grande sœur avec qui elle aurait pu partager ce moment si étrange… La seule chose à faire, dans ces moments-là, c’est s’asseoir sur son lit, allumer son MP3 et attendre. Attendre que tout s’éclaire dans votre cerveau, que vos neurones se rebranchent dans le bon sens, et que tout ce petit monde cérébral analyse ce que vous avez dit. Les phrases que vous auriez peut-être dû garder pour vous, celles que vous auriez dû dire à la place celles que vous avez dites, etc.
     
    Je fermis mes yeux. La musique m’emporta alors dans un endroit sombre et muet. Toujours dans mes pensées, je regardai autour de moi pour remarquer que je me trouvais sur une île. Avec, en face, un océan multicolore. Plus je m’approchais de cet océan, plus le son s’amplifiait et se rythmait. Puis il y eut un déclic : l’île sur laquelle je me trouvais représentait la réalité telle que je la voyais, et l’océan les rêves que je faisais. Il n’y avait qu’un pas à faire, et je quittais la réalité.
     
    Mais je ne bougeai pas d’un poil.
     
    Je ne pouvais pas rejoindre l’océan.
     
    Je connaissais ce monde par cœur. Si je faisais un pas de plus, un mur bleu transparent se formerait. « On ne peut rejoindre ses rêves que par l’esprit, mais sur un temps furtif », comme disait mon prof de français, philosophe par passion.
     
    Dépitée, je retournai au centre de l’île, m’adossa contre le palmier se trouvant là pour X raisons, ferma les yeux,  attendis un moment, puis je les rouvris. J’étais de retour dans ma chambre, mes écouteurs dans les oreilles. Il était 14h06. Cela faisait deux heures que je rêvais.
     
    Il faudrait peut-être que j’aille en cours… pensais-je.
     
    J’avais déjà séché le matin, et je n’avais aucune envie d’aller en cours. Moi qui avais un dossier en béton depuis la primaire…
     
    Une journée, ce n’est pas la fin du monde… m’étais-je dis ce matin. Les profs ne vont pas me taper dessus parce que j’ai raté une simple journée d’école !
     
    Surtout que, aujourd’hui, c’était visite scolaire dans une église du 17e siècle.
     
    Soudain, ma respiration se fit de plus en plus difficile. Il fallait que je sorte, que je prenne l’air.
     
     
     
    En bas de l’immeuble, j’ignorais totalement où aller. Mes jambes bougèrent presque d’elles-mêmes et m’emmenèrent dans un parc, pas loin de chez moi.
     
    Mon parc préféré.
     
    Vous vous doutez bien que je n’étais pas partie sans un livre ! Le même livre que j’avais à l’heure du repas.
     
    Violet avec des écritures rouge sang.
     
    Enfin ! pensais-je alors que j’ouvrai le livre là où j’en étais restée.
     
    C’est à ce moment-là que tout se compliqua.

    ☯ Chapitre II : Oh, purée, j’suis maman !!
     
     
     
    Une lumière écarlate illumina le livre, les pages tournèrent d’elles-mêmes et ma vision se troubla.
     
    Ce fut le noir total jusqu’au moment où une vive lumière blanche m’éblouit. A peine j’ouvris les yeux que je les refermais rapidement, l’avant-bras devant le visage.
     
    « Qu’est-ce que… ? commençai-je d’un ton quelque peu enroué.
     
    -           Tu es réveillée ? fit une voix devant moi. Attends, je baisse la lumière. »
     
    La lumière s’atténua un peu et je puis ouvrir les yeux. Face à moi se trouvait une jeune femme de grande taille, environ 18ans, les cheveux noir ébène, et des vêtements style Rock. Je la reconnue immédiatement.
     
    « Shizuka Tenara ?
     
    -           Tu connais mon nom ? me répondit-t-elle aussitôt.
     
    -           Oui, je… Je t’ai vu plusieurs fois en rêve… 
     
    -           En rêve ? 
     
    -           Mais, tu n’existe pas, je t’ai simplement imaginée ! Je t’ai créé en rêve, la nuit, j’étais sûre qu’une personne comme toi n’existerait pas ! 
     
    -           Lena. » 
     
    Son ton se faisait doux et calme.
     
    « Tu te souviens du livre que tu as lu ?
     
    -         Ce bouquin violet et rouge ?
     
    -         Exactement. Tu sais de quoi il parle ? 
     
    -         Non. Il fallait ? » 
     
    C’te courge ! Mais Shizuka sembla bien le prendre.
     
    « Tu lis des livres et tu ne sais même pas de quoi ils parlent ?
     
    -         Ben, moi, du moment que c’est vieux et secret, je lis à peu près n’importe quoi…
     
    -         Oh bah tu va t’entendre avec un ami à moi, alors ! 
     
    -         Laisse-moi deviner, Danviou, c’est ça ? 
     
    -         Comment tu sais ? 
     
    -         C’est moi qui vous ai conçu, non ? 
     
    -         Ah, ouais, ce n’est pas faux. » 
     
    On fut toutes les deux prises d’un énorme fou rire.
     
    « Qui aurait cru que ma créatrice serait plus jeune que moi ? fit Shizuka en reprenant son souffle.
     
    -  Qui aurait cru que je serai la créatrice d’un monde entier ? » répliquai-je.
     
    C’est vrai, qui l’eu cru ? Qui aurait pu penser que je lirai un grimoire (dont je ne sais toujours pas de quoi il parle) et que celui-ci s’illuminerait ?
     
    Un silence de mort s’était installé après notre rire, et Shizuka le brisa en se levant :
     
    « Allez, vient, que je présente notre Créatrice à mes amis !
     
    -         D’accord, mais ne m’appelle plus Créatrice, s’il te plaît !
     
    -         Ca marche. » 
     
    Nous partîmes de la pièce où nous nous trouvions pour se diriger vers une grande salle, de laquelle provenait un gros brouhaha. Shizuka s’arrêta devant la porte et me fit signe de reculer.
     
    Ce n’est que lorsqu’elle défonça littéralement la porte d’un coup de pied que je compris pourquoi.
     
    Ladite porte alla s’écraser contre le mur en face.
     
    « NON MAIS TU VAS PAS BIEN ?!?!?! hurla un jeune homme situé pas loin de là où la porte avait fini son existence. T’AS FAILLIS NOUS TUER !!!!!!!!!!
     
    -       Ah ben attends, je recommence, j’ai raté mon coup. » répliqua la Tueuse de Portes, un sourire narquois aux lèvres.
     
    Les deux personnages allaient commencer à se battre, mais le jeune homme se pris un violent coup de poing sur la tête.
     
    « Combien de fois faudra vous dire de ne pas vous battre en présence d’invités ? »
     
    Un type âgé d’environ 21ans, avec des cheveux noirs de jais en pics, et des vêtements de motard s’approcha de moi.
     
    Il est fichtrement grand, ce mec.
     
    Et baraqué, aussi.
     
    « Euh, salut, commençai-je tout en pensant très fort que je ne me mesurerai jamais cette masse de muscles ambulante. Tu… Tu dois être Arès Scarletto, c’est ça ?
     
    -         Ouais. Shizuka t’a parlé de moi ?
     
    -         Je ne lui ai rien dit du tout, répondis la concernée. Elle nous connaît naturellement. 
     
    -         Hein ? répliqua Arès, les yeux vitreux. 
     
    -         Oui, je… Je suis, comment dire, votre créatrice. 
     
    -         Que… ? Alors tu es Lena Heartangel ? 
     
    -         Oui. 
     
    -         Alors faut t’appeler comment ? fit une voix derrière Arès. Maman ? 
     
    -       Crétin ! répliqua Shizuka. Tu ne vas pas appeler « Maman » une fille plus jeune que toi ! » 
     
    Ledit Crétin était un jeune garçon de 19ans, les cheveux châtains, un visage fin et des vêtements de rappeur avec une touche de rock. Il s’appelait Anoth Gryffenfer.
     
    Trop la classe, le look !
     
    « Oh ! Vous pouvez m’appeler Lena, tout simplement. » répondais-je à la question d’Anoth.
     
    Après tout, on trouverait étrange de voir des gens de 18-19-20 ans appeler une demoiselle de tout juste 17ans « Maman »…
     
    C’est alors que je remarquai qu’Anoth était le garçon qui allait se battre avec Shizuka. Et qui s’était pris le poing d’Arès.
     
    Le pauvre.
     
    « Les autres ne sont plus là ? demanda Shizuka.
     
    -           Ben, fit Anoth, Aphrodite a emmené Sally de force faire les boutiques, Poséidon est parti à la piscine, et Danviou, ben il est parti prendre sa douche. » 
     
     
     
    Je me suis souvenue de pourquoi je les avais nommés de cette manière : Arès, parce qu’il était impulsif, et bagarreur, comme le dieu grec du même nom. Aphrodite, belle et incarnation de la tentation, comme la déesse grecque du même nom. Poséidon, parce que c’était un amoureux des eaux, professionnel du surf et bon guerrier, comme le dieu. Pour Shizuka, je l’ignorais. C’était un nom japonais qui me plaisait beaucoup et j’avais décidé de le lui donner. Pour Anoth, Danviou et Sally, leurs noms venaient de livres que j’avais aimés. Je décerne d’ailleurs un hommage aux auteurs de ces romans. Leurs noms de famille, je les avais purement inventés : Danviou Degon ; Shizuka Tenara ; Anoth Gryffenfer ; Arès Scarletto ; Poséidon Seiyon ; Aphrodite Colombyn ; Sally Fearyenn.
     
     
     
    « Mais dis-moi, Lena, me demanda Anoth, tu veux manger quelque chose ? Ca fait quand même depuis hier soir que t’es dans les vapes ! »
     
    Il n’avait pas tort. Mon estomac, au son du mot « manger », s’était mit à faire ses vocalises. Je n’avais rien mangé depuis la veille au matin. Mais je n'ai pu m’empêcher de demander à mon tour :
     
    « Quel jour sommes-nous ? Je n’ai dormi qu’un jour ?
     
    -           Oui, me répondis Shizuka. On t’a trouvée dans un parc, fermé depuis des heures. Tu étais déjà évanouie. Danviou s’est occupé de toi durant toute la journée, j’ai dû le virer à coups de massue pour qu’il aille se reposer ! »
     
    C’était tout du Danviou auquel je rêvais chaque nuit. Attentionné et buté.
     
     
     
    Soudain, un bruit de pas se fit entendre en provenance des escaliers :
     
    « Anoth ! dit une voix, t’aurai pas vu mon tee-shirt ? »
     
    Et Danviou entra dans la pièce. C’était un garçon de 19ans, les cheveux blond doré, avec trois mèches, une blanche, une rouge et une noire. Il avait des yeux bleu marine très particuliers, dans lesquels on pouvait apercevoir une lueur rouge sang. Mais le plus choquant, ce n’était pas son visage.
     
    Il était torse nu.
     
    Et bien taillé, en plus !! Trop bien taillé.
     
    « Danviou ! cria Shizuka. Tu veux bien aller mettre un tee-shirt, s’il te plaît ? Nous avons une invitée !!
     
    -         Bah j’veux bien, moi !! Encore faudrait-il que je le retrouve, mon tee-shirt ! se plaignit Danviou. 
     
    -          Si c’est le noir avec des guitares rouges et blanches que tu cherches, Aphrodite a piqué une crise dès qu’elle l’a vu pendant que tu prenais ta douche, répliqua Anoth. 
     
    -          Ne me dit pas qu’elle l’a fichu à la poubelle ! 
     
    -          Ben si. » 
     
    Danviou jura quelques insultes indéchiffrables à Aphrodite, mais j’ai cru entendre « Colombe de mes deux, j’la ficherai dans ma casserole ! »
     
    Je n'ai pu retenir un petit gloussement discret tellement cette situation semblait normale, chez eux. Danviou était d’un naturel déconcertant et je n’eut pas l’impression que ma présence le gênait. Du moins, je le croyais. Il me remarqua aussitôt que cette pensée m’effleura l’esprit.
     
    « Hey, salut ! On ne se serait pas déjà vu avant ?
     
    -         Danviou ! l’interrompis Shizuka. Mais t’es con ou quoi ?
     
    -         Laisse, c’est pas grave, répondis-je. Je m’appelle Lena Heartangel.
     
    -         C’est notre créatrice, banane !
     
    -         Notre créatrice ? On doit…
     
    -         Non, tu ne l’appelle pas Maman, s’empressa de dire Shizuka.
     
    -         Ah bon.
     
    -         Appelle-moi Lena, le rassurai-je, comme tout le monde.
     
    -         Ca roule ! »
     
    Si c’est un rêve, j’veux plus jamais me réveiller ! ai-je pensé.
     
     
     
    Une heure plus tard, on mangeait. Comme dans mes rêves, Anoth était un excellent cuisinier. Il avait préparé des nouilles, façon japonaise, et en accompagnement des cuisses de poulet. Je bloquais devant les nouilles.
     
    « Tu ne manges pas ? me demanda Danviou, qui avait enfilé un tee-shirt rouge et noir.
     
    -         Euh, je… Je ne pense pas que ce soit très poli de manger sans attendre les autres…
     
    -           T’inquiète pas, Aphrodite et Sally mangent dans un resto au centre commercial et Poséidon a déjà mangé. Ils ne devraient pas tarder, tous les trois, d’ailleurs.
     
    -         Ah. Chez moi, on ne mange pas tant que toute la famille n’est pas au complet, c’est pour ça…
     
    -         Chez nous, c’est quand Anoth le décide, vu que c’est lui qui fait la bouffe !
     
    -         Qu’est-ce que vous ne feriez pas sans moi, vous alors ! répliqua le concerné.
     
    -         On ne changerait pas nos habitudes, en tout cas ! répondit Arès.
     
    -         Hééééé !! C’est pas sympa ! » glapit Anoth.
     
    Shizuka, qui se trouvait entre Arès et Anoth, leva ses baguettes et les toisa tous les deux d’un regard qui semblait dire : « fermez-la et finissez vos nouilles, bande d’abruti, ou je m’en mêle. », et les deux compères se remirent à manger sans demander leur reste.
     
    Dommage que Danviou ne soit pas autant captivé que moi par cette scène… Il me regardait toujours. Et moi je ne mangeais toujours pas.
     
    « Laisse-moi deviner, dit-il, un petit sourire en coin, tu ne sais pas manger avec des baguettes, hein ! »
     
    Grillée.
     
    « Euh, oui. Mon père déteste la cuisine asiatique et refuse catégoriquement que j’y goûte…
     
    -           Quoi ?! hurla Anoth. Il déteste la cuisine asiatique ? Mais il a raté sa vie, ton vieux, ou quoi ?!
     
    -         T’occupe pas de cet idiot, Lena, intervint Shizuka, je vais t’apprendre, moi !
     
    -           C’est moi que tu traite d’idiot ? demanda Anoth d’un ton qui se voulait agressif (sauf qu’il n’est pas de nature agressive, notre cuisinier !)
     
    -         Exactement. Tu es un idiot doublé d’un abruti. »
     
    Là, Shizuka l’avait cassé. Le cuistot de la maison ne trouva rien à redire, sûrement trop habitué à se prendre ce genre de choses en pleine figure de la part de son amie.
     
    « Regarde, tu mets tes doits comme ceci. »
     
    Danviou avait largement devancé Shizuka. Me demandez pas pourquoi. Je m’exécutais juste à la tâche à chaque conseil donné. Au bout de cinq minutes, je maniais parfaitement la technique des baguettes.
     
     
     
    Le repas se termina tant bien que mal, des tentatives de meurtres évitées de justesse entre les hôtes.
     
    C’est la première fois que j’assiste à un repas aussi exténuant !! pensai-je. Ils ne s’arrêtent jamais ?!
     
    Tout à coup, la porte d’entrée s’ouvrit et on entendit de rires féminins. Je devinais qu’il s’agissait d’Aphrodite et Sally. J’avais vu juste. Les deux jeunes femmes entrèrent dans la pièce principale les bras remplis de sacs contenant des tas et des tas de vêtements.
     
    Aphrodite était une jeune femme d’à peu près 20ans, et était, comment dire, sublime. Elle avait les cheveux marron foncé, ondulés allant jusqu’à son coccyx et des yeux couleur émeraude. Ses vêtements étaient tous dans les mêmes tons, ainsi que son maquillage. Rien ne jurait avec le reste.
     
    Sally, quant à elle, était plus petite que son amie (normal, cette dernière portait des talons d’au moins 15 centimètres !) et était plus discrète. Elle avait les cheveux blonds, un peu comme ceux de Danviou, lisses et ils lui arrivaient avant le milieu du dos. Ses yeux étaient bleu clair et ses vêtements étaient dans des tons bleu marine, bleu pâle. Beaucoup moins voyants que ceux d’Aphrodite ! Mais cela leur allait merveilleusement bien à toutes les deux. Chacune son style, et ça allait très bien !
     
    « Hey ! dit Anoth. Salut les filles ! Comment c’était, cette sortie shopping ?
     
    -           Atroce !! répondit Sally d’un air désespéré. J’en peux plus !! Au secours, sauvez-moi de cette démone !
     
    -         Hé ! répliqua Ladite démone, offensée.
     
    -         Vous avez fait combien de magasins ? demanda Danviou.
     
    -         Une soixantaine, je dirais, fit Sally. J’ai arrêté de compter au cinquante-troisième.
     
    -         On a fait exactement soixante-dix-sept magasins. » affirma Aphrodite.
     
    Sally soupira et s’affaissa sur le sofa à ses côtés. Shizuka, qui avait tout écouté, tenta de consoler son amie :
     
    « Oh, bah, ça va, soixante-dix-sept magasins, c’est pas si atroce !... Il y a deux mois, Aphrodite m’a emmenée de force dans cent dix-huit boutiques ! Cent dix-huit !!
     
    -           Hein ?! s’étonna Arès, cent dix-huit ?! Mais comment tu as fais, Aphrodite ? Il n’y a pas cent dix-huit magasins, dans le quartier !
     
    -           Qui a dit que c’était cent dix-huit magasins différents ? répondit Shizuka. Elle m’a emmenée j’sais pas combien de fois dans les mêmes !!!
     
    -           Mais, demandai-je, elles ont acheté quelque chose, non ? C’est que ça valait la peine.
     
    -           Oui, confirma Sally, toujours avachie dans le sofa, ça valait la peine. Pour elle. Tout ce qui ce trouve dans les sacs est pour elle.
     
    -         Bah pourquoi t’es venue, alors ? s’interrogea Shizuka.
     
    -           Parce qu’à la base, elle m’avait emmenée de force pour me trouver des fringues, mais à chaque fois qu’elle trouvait quelque chose, elle me le montrait, ça ne me plaisait pas, ça lui plaisait à elle et elle le prenait. Et ça a duré dans tous les magasins. Pendant des heures. »
     
    Dans ces moments-là, ce qu’il faut faire, c’est dire à la personne en train de se plaindre que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ce désastre ne se reproduise plus. C’est la meilleure technique pour que cette personne se sente mieux.
     
    « Soixante dix-sept magasins, c’est dur… La prochaine fois qu’on te force à faire les magasins, tu m’appelle et je te sortirai de là ! »
     
    Et voilà. Et une personne de réconfortée !
     
    « Merci, c’est gentil, mais je suis un peu fatiguée, là. Tu me rappelle ton nom, s’il te plaît ? Je crois t’avoir déjà vue… » répliqua-t-elle.
     
    Raté.
     
    « Je m’appelle Lena Heartangel. Je suis votre créatrice. » répondis-je.
     
    Sally se redressa aussitôt, les yeux ronds comme des billes.
     
    « Appelle-moi Lena. Et merci de ne pas m’appeler « Créatrice », « Maman » ou quelque chose dans ce style. Juste Lena, comme si j’étais votre amie. »
     
    Sally se détendit un peu, et moi aussi. Vivement que Poséidon rentre, que je sorte ce discours une bonne fois pour toutes ! Et mes prières semblent avoir été entendues, puisque l’instant d’après, Poséidon entrait dans la demeure.
     
    Alléluia ! pensai-je. Il est rentré !!
     
     
     
    Poséidon était âgé de 20ans. Il avait les cheveux châtain foncé, en bataille, comme Anoth et Danviou, et les yeux bleu-verts, un peu comme la couleur de l’océan à l’apogée du soleil (désolée, j’ai rien trouvé de mieux comme comparaison…).
     
    « Tiens, nous avons une invitée ! dit-il en me remarquant.
     
    -         Euh, oui, bonjour, Poséidon… répondis-je.
     
    -         Voici Lena Heartangel, fit Aphrodite, notre créatrice.
     
    -         Waouh ! Si je m’attendais à ça, salut. Euh, est-ce que…
     
    -         Merci de ne pas m’appeler « Maman » ou « Créatrice », se serai vraiment sympa !...
     
    -         D’accord. On doit t’appeler Lena ?
     
    -         Oui.
     
    -         Alors c’est ok. » dit-il en souriant.
     
     
     
    Soudain, une pensée me vint à l’esprit : mes parents. J’étais absente depuis 24h, et je n’avais pas prévenu mes parents de ma fuite - logique, vous me direz. Toujours est-il que j’avais raté deux jours de cours et que mes parents devaient se faire un sang d’encre. Il était neuf heures du soir, j’étais partie hier à deux heures de l’après-midi, sans prévenir personne. Et j’avais oublié mon portable. Anoth sembla le remarquer et me demanda :
     
    « Tes vieux sont au courant que tu étais dans ce parc ?
     
    -           Non. J’ai fais le mur. Et j’ai séché deux jours d’école. Je peux dire adieu à mon dossier en béton armé ! répondis-je.
     
    -         On va te mettre en stage avec Sainte Sally, toi !! plaisanta Arès.
     
    -         Sainte Sally ? questionnai-je.
     
    -         Hé ! fit cette dernière. Je suis pas une sainte !
     
    -         Petite sainte-euh ! » la taquina le moqueur.
     
    Moqueur qui cessa vite de se moquer parce qu’il se prit un énorme coup sur la tête de la part de Poséidon. Ai-je mentionné que Poséidon était raide dingue de Sally ? Cette dernière n’étant au courant de rien, bien sûr. Fleur bleue en pur et dur secret, j’avais créé des couples partout dans mes rêves. Et Sally était l’heureuse élue que j’avais décernée à notre ami surfeur.
     
     
     
    Après explications, je compris que Sally n’avait fait de bêtises que si ses amis la forçaient, même si, entre nous, je le savais déjà. J’avais conçu Sally comme une petite fée au milieu de loups à l’apparence agressive, mais avec un cœur. Ce qui était amusant, c’était que Poséidon, que je voyais comme le plus raisonnable des garçons du groupe, ressemblait à un abruti total à ses côtés.
     
     
     
    Une fée, une colombe, un requin, un lion, un félin, un ange noir et un dragon-démon. Voici mes créations.
     
     
     
    Il était bientôt dix heures du soir, et Shizuka me montra la chambre d’amis. C’était une grande pièce aux couleurs pourpre, diamant et argent. Quelques touches de noir par-ci et par-là se distinguaient, aussi discrètes fussent-elles. Le lit était grand (il pourrait contenir quatre personnes !), lui aussi aux couleurs de la pièce. Il y avait un bureau couleur gris métallique, et une chaise noire. J’étais éblouie par la beauté de cette pièce. Ils l’ont conçue pour une reine, ou quoi ?!
     
    Shizuka me tendit des vêtements, me coupant à ma contemplation :
     
    « Tiens, voici des affaires, me dit-elle. Tu as le même âge que Sally, mais tu es plus grande… Espérons que mes fringues t’iront ! Désolée, tout est dans le style gothique rock, alors…
     
    -           Ne t’inquiète pas, la rassurai-je. J’adore le style rock (vraiment) !! Mon père refusait que j’en porte… »
     
    Je pris les vêtements dans mes bras.
     
    « Waouh !! Ils sont magnifiques, tes fringues !!! m’exclamai-je.
     
    -           Oh, merci. Mais tu sais, c’est un peu toi qui m’as fait apprécier ce look, affirma-t-elle.
     
    -         Ah, oui, c’est vrai… Je m’y habitue vraiment pas, hein ! »
     
    Tout le monde se coucha. Le lit était franchement confortable ! Beaucoup de choses torturaient mon pauvre cerveau fatigué. Par exemple, le fait que j’avais complètement oublié mes parents. Les pauvres… Je me promis en silence de les appeler le lendemain, lorsque mes neurones auront repris leurs places initiales. Mais la partie « Corbeille » de la noisette qui me servait de cerveau n’arrivait pas à digérer une image pour le moins… Troublante.
     
    Danviou torse nu.
     
    Je secouai vainement la tête, tentant désespérément de l’effacer. Sauf qu’un mec fichtrement bien fichu, ça ne s’efface pas très facilement.
     
    Et chiotte ! me dis-je dans ma tête.
     
    Je me retournais toutes les deux minutes dans ce lit moelleux et me giflais mentalement toutes les trente secondes. Soudain, j’entendis la porte de la chambre s’ouvrir.
     
    Alertée, je relevais rapidement le buste et tirais la couverture, prête à agir, et je vis la chose qui venait d’entrer : un gros chien noir, pas l’air gentil du tout.
     
    Pas folle, je ne bougeai plus. On m’avait toujours dit de ne pas bouger en présence d’un animal à tête de caïd. J’avais vu le chien et priais pour que lui ne m’ait pas vue.
     
    Comme d’habitude, ça n’a pas marché.
     
    Crotte.
     
    Le chien sentit ma présence et à la lueur de la lune, qui scintillait de toute sa lumière, montra les crocs.
     
    Ca sent pas bon du tout, ça !! pensai-je. Je veux pas finir en pâtée pour toutou bien méchant, moi !!!
     
    Le chien commença à avancer. Ma respiration se fit plus rapide. Je voulais fermer les yeux et attendre que le canidé me saute dessus, mais je n’y parvenais pas. La paralysie par la peur, le grand malheur de la race humaine.
     
    D’un coup, la porte s’ouvrit violemment, et une main attrapa le collier de chaînes du chien noir. Main qui, à mon grand supplice, appartenait à Danviou.
     
    Il tira le chien qui, obéissant, tira la langue et s’assit. Mon sauveur me regarda, sourit et chuchota :
     
    « Lena, je te présente Wolf, le chien de la maison. »
     
    Wolf. Mais pourquoi je ne m’en étais pas rappelée ? J’avais attribué au petit groupe de mes rêves un animal de compagnie, un gros chien noir aux yeux écarlates.
     
    Ma mémoire commence à me jouer des tours… Hou, c’est pas bien, ça ! Pas bien du tout !
     
    « Euh, ah, oui, Wolf… commençai-je, la voix un peu tremblante, votre chien. »
     
    Danviou s’approcha et intima à Wolf d’un mouvement de tête d’en faire de même. Ce dernier sauta sur le lit et se coucha  mes pieds. Son maître me regarda et me fit signe de caresser le chien. Peureuse, j’hésitais. Je tendis la main et le blond la pris pour la poser sur son ami à poils. Lequel frémit un peu, faisant sursauter mon pauvre petit cœur. Tandis que Danviou se marrait intérieurement (il cache mal ses fou rires, le beau gosse !), je caressais Wolf. Il avait une fourrure étonnamment douce. Danviou a dût remarquer mon inquiétude, car il me demanda :
     
    « Tu as déjà eu des animaux, auparavant ?
     
    -           Non, jamais. Mon père a une énorme phobie sur tout ce qui fait plus de deux millimètres.
     
    -         Dur. »
     
    Silence.
     
    Puis le blond caressa à son tour le magnifique animal et dit :
     
    « Au fait, Lena, merci.
     
    -           Merci ? Mais pourquoi ?
     
    -           Pour nous avoir donné la vie. Sans toi, je n’ose même pas imaginer ce que nous aurions été !...
     
    -           Mieux vaut ne pas y penser, à mon avis. Nous sommes ce que nous sommes, et peu importe les « si » ou les « sans ». »
     
    Il me regarda d’un air impressionné puis déclara :
     
    « Ne pas y penser… Facile à dire ! J’te rappelle que je te dois la vie !!
     
    -           Je sais, mais tu dois faire avec quand même. Mais si tu tiens tant à me remercier, trouve-moi un remède contre l’insomnie ! Maintenant que je suis avec mes rêves, allez m’en trouver d’autres à créer !! »
     
    On se mit tous les deux à rire, puis Danviou se leva, appela Wolf, qui descendit du lit pour le rejoindre, et se dirigea vers la porte, qu’il avait pris soin de refermer en entrant.
     
    « Invente-nous une raison de vivre dans ton monde, Créatrice. » me dit-il avant de sortir plus vite qu’il n’était entré.
     
    Je souris.
     
    « Combien de fois je t’ai dis de ne pas m’appeler Créatrice… » parlai-je seule.
     
    Deux fois, seulement.
     
    Oh, chut, tais-toi.

    ☯ Chapitre III : Et mon p’tit déj’, j’le mange quand ?!
     
     
     
    Comment j’ai pu trouver les réveils de ma mère trop brusques ? Non mais comment j’ai pu ?!
     
    Une fusillade. J’ai été réveillée par une fusillade.
     
    Un énorme « Tarraattatattatarraatta » à vous réveiller un ours en hibernation.
     
    La vitre de ma fenêtre se brisa, et un type cagoulé entra, une mitraillette entre les mains.
     
    Maman !
     
    Mes neurones parfaitement remis, j’eu alors un reflexe inconnu de moi-même : balancer la première chose qui me venait dans les doits sur la tête de mon agresseur. Cette chose, ce fut une mini horloge en argent. Et elle atterrit pile sur le nez de l’abruti qui avait eu la stupide idée de venir me réveiller.
     
    Bien fait !
     
     
     
    Shizuka entra en trombe dans la pièce, habillée d’un pantalon en cuir noir, de bottes hautes noires, d’un débardeur gris foncé et de mitaines en cuir noir. Elle portait aussi un collier clouté. Dans ses mains, un révolver.
     
    La tenue parfaite pour un combat à la 007.
     
    « Lena ! cria-t-elle. Tout va bien ? Il ne t’a rien fait, au moins ?
     
    -           Non, non, c’est bon, il ne m’a rien fait. Il n’en a pas vraiment eu le temps, en fait. » répondis-je
     
    La jeune femme s’approcha et vit l’homme cagoulé au sol, évanoui, des morceaux d’horloge en argent sur le visage.
     
    « Joli lancé ! me félicita-t-elle.
     
    -         Merci ! »
     
     
     
    Elle sécurisa la chambre le temps que je m’habille (parce qu’un pyjama, pour se battre, c’est pas pratique des masses !) et m’expliqua la situation :
     
    « Des types sont arrivés et nous ont provoqué sans raison. Arès n’a pas apprécié du tout ! Il a flanqué une rouste à leur chef, et celui-ci a donné l’ordre d’attaquer. Un des sous-fifres a remarqué que la chambre d’amis était occupée, et il a grimpé sur le mur pour entrer dans ta chambre pendant que tout le monde se battait dehors. Et tu connais la suite. »
     
    Ah, ok. En gros, des méchants veulent la peau du groupe, mais on sait pas pourquoi.
     
    Génial.
     
    « Comment vont les autres ? demandai-je tandis que nous courions vers l’extérieur.
     
    -           Tous les garçons se battent dehors, me répondit mon amie, et Aphrodite et Sally sont dans la cuisine.
     
    -         Les garçons font barrage ?
     
    -         Un peu, ouais. »
     
    Youpi ! J’ai créé des héros !
     
    Dans notre course, un autre mec cagoulé tenta de nous tuer à coups de massue, cette fois. Shizuka lui brisa la nuque du revers de son pistolet. Et ce fut comme cela deux ou trois fois de suite, le temps de descendre les escaliers de la grande demeure. Moi qui ait l’habitude de descendre les escaliers vitesse grand V, on a mit trois plombes, avec tous ces ennemis !!
     
     
     
    Dehors, plusieurs hommes gisaient au sol. Arès se battait avec des poings américains, Poséidon avec une épée, Anoth à mains nues et Danviou faisait virevolter une batte de base-ball en l’air.
     
    Des pros.
     
    Ces mecs sont des pros du combat.
     
    Et vas-y que j’te détruis la colonne vertébrale par ci, et que j’te transperce le cœur par là, etc. Heureusement que je suis leur amie, moi, hein ! Shizuka se joignit à eux en tirant une balle dans la tempe d’un homme qui tentait de fuir. Un homme en costume gris clair, sûrement le chef, hurla à ses compagnons de battre en retraire.
     
    « J’ai vraiment cru qu’il allait se pisser dessus ! dit Anoth en riant, alors que les ennemis étaient partis.
     
    -         J’avoue ! affirma Danviou. C’est quoi ces tapettes ?!
     
    -         Tout le monde peut pas être aussi balèze que toi, Danv’ ! ironisa Poséidon.
     
    -           Allez, on va rejoindre Sally et Aphrodite dans la cuisine, histoire de prendre un p’tit déj’, déclara Anoth.
     
    -         Yeah ! dit Shizuka en sautillant. Ça tombe bien, je meurs faim ! »
     
    Et le petit groupe partit dans la cuisine.
     
     
     
    Vous devez vous dire : voilà, tout est bien qui fini bien, ils ont mangé, et patati, et patata,… Et bien non. A peine nous commencions à sortir les céréales que la sonnette commença ses vocalises. Et mon estomac son concerto.
     
    Qui c’est le suicidaire qui veut m’empêcher de manger ?! 
     
    Je regardai la pendule.
     
    Qui est surtout l’idiot qui vient à 6h46 du matin dans un grand manoir habité par des jeunes ?!
     
    « Allons bon, fit Aphrodite en se levant, qui peut bien venir à une heure pareille ? 
     
    -         Je ne vois qu’une seule réponse, affirma Danviou, un suicidaire. Reste assise, Aphrodite, j’y vais. »
     
    Il se leva et la colombe s’exécuta aux ordres.
     
    « Je t’accompagne, ai-je dis au blond en me levant à mon tour.
     
    -           Hors de question, refusa ce dernier, tu reste ici.
     
    -           A mon avis, tu ferais mieux de la laisser faire, déclara Poséidon, elle pourrait t’empêcher d’éclater la gueule d’un innocent… »
     
    Danviou ne trouva rien à redire. Il partit en direction de la porte d’entrée, une moue dégoutée au visage, et je compris que je pouvais le suivre. Je jetai un regard à Poséidon et lui souris. Merci.
     
     
     
    L’innocent suicidaire sur lequel nous avions ouvert la porte avait les mains dans le dos. Cela ne présageait rien de bon. Danviou, bien énervé, ne chercha pas à réfléchir au langage du corps. Il alla droit au but :
     
    « Qu’est-ce vous voulez ? demanda-t-il d’un ton agressif.
     
    -         Discuter avec une certaine Lena Heartangel, répondis l’étrange personnage.
     
    -         Aller vous faire voire. »
     
    Et Danviou claqua violemment la porte au nez de l’homme.
     
    Bonjour la diplomatie, ai-je pensé.
     
    Mais l’homme n’était pas plus diplomate que mon ami. La preuve : il défonça la porte. Mais ils ont quoi, tous avec les portes ? Ces inoffensifs bouts de bois qui ne servent qu’à dissimuler notre pudeur…
     
    « Rends-toi, Heartangel !! hurla-t-il.
     
    -         Euh, répondis-je, si je dis non, vous me faites quoi ?
     
    -         Je détruis ta famille, tes amis, et ta vie.
     
    -         Tu ne la toucheras pas, déclara Danviou en s’interposant entre moi et le nouvel ennemi.
     
    -         Oh que si, je vais la toucher, et crois-moi, tu vas regretter de t’être imposé, Blondinet ! »
     
    Là, Danviou réagit au quart de tour. Il bondit sur l’homme, et lui flanqua une série entière de coups de poings très violents. Imbécile, ainsi sera son surnom, alla s’écraser contre le mur derrière lui.
     
    Ouch ! Ca, ça fait mal.
     
    Danviou s’approcha d’Imbécile les poings serrés et lui dit :
     
    « Tu lui veux quoi, à Lena ?
     
    -           Le grimoire que cette petite peste a utilisé pour vous rendre vie ! répondit le blessé avec peine.
     
    -         Un grimoire ? Ca m’dit rien. »
     
    Et il le frappa d’un coup de pied dans l’abdomen. L’homme poussa un cri de douleur, et je mis mes mains sur ma bouche. Je ne pensais plus que Danviou était quelqu’un de très violent.
     
    Ne supportant que très peu le sang, j’attrapai le bras de mon ami qui se prenait pour un bourreau, le suppliant d’arrêter son massacre.
     
    « Danviou !! Danviou, je t’en prie, ça suffit !
     
    -         Tu le défends ? répliqua-t-il. Tu défends un type qui veut détruire ta vie ?
     
    -           Je ne le défend pas ! Et puis si c’est ma vie qu’il veut détruire, ce n’est pas à toi de le lui faire payer !
     
    -           Alors c’est à qui, hein ? A personne ?
     
    -           A moi. »
     
    Le blond écarquilla les yeux et je me dirigeai d’un pas assuré vers ma future victime.
     
    « Alors comme ça, disais-je d’un ton très calme, en m’accroupissant à la hauteur de mon ennemi, tu veux le grimoire que j’ai utilisé ? Dommage pour toi, j’en ai perdu la trace. Mais je peux te confirmer une chose : t’as mal choisi ta victime. »
     
    Sur ces mots, je sortis de la poche de mon jean le couteau suisse couleur sang que je gardais constamment sur moi et ouvrit la partie « ciseaux ». Je le levai au nez d’Imbécile et lui dis fermement :
     
    « Voici mon outil préféré. Les ciseaux. Tu sais ce que l’on peut faire, avec des ciseaux ? »
     
    L’homme remua la tête de gauche à droite, il ne savait pas.
     
    « Avec des ciseaux, lui expliquai-je, je peux très bien je faire de petites plaies très profondes, ou bien te découper les boyaux vivant. »
     
    Il déglutit.
     
    Bien, mes menaces faisaient effet.
     
    « Je vais te faire trois propositions, continuai-je. Un, je laisse Danviou s’occuper de toi et donc te passer à tabac ; deux, c’est moi qui me charge de ton cas ; trois, tu te casse en vitesse. Alors ? Qu’est-ce que tu choisis ? »
     
    D’un geste hésitant, mon ennemi leva trois doits.
     
    Il voulait partir. Il a les pétoches de parler ou quoi ?
     
    Je me levais, m’écartant pour le laisser partir. Il détala plus vite qu’il n’avait défoncé la porte (c’est vous dire !) et je rangeai mon arme dans ma poche. Si mes parents et mes profs apprenaient que j’apportais tous les jours une arme blanche au lycée, j’étais finie.
     
    Je me retournai vers mes nouveaux amis, qui me dévisageaient.
     
    « Euh, tu me la refait, là, steuplaît ? commença Anoth. J’ai… J’ai pas tout suivi…
     
    -         Qui a dit qu’elle était sans défense, cette diablesse, déjà ? continua Poséidon.
     
    -           Rappelle-moi de ne jamais te provoquer, s’il te plaît, Lena… » fini Shizuka.
     
    J’eu un petit rire (pas sadique, le rire, hein ! No stress.). Je les regardai et leur dit :
     
    « Ne vous inquiétez pas, ce n’était que quelques menaces en l’air. Des phrases que j’ai vu dans des films. Je ne suis pas capable de découper les boyaux de quelqu’un de vivant !
     
    -         Si tu veux je peux t’apprendre. » déclara Arès.
     
    Je secouai la tête.
     
    Non, non, oh non, non, non !!!
     
    « Euh, on… On va le prendre, ce p’tit déj’ ? » demanda Anoth.
     
    Tous acquiescèrent de diverses hochements de tête. Nous partîmes prendre notre petit déjeuner.
     
    « Au fait, dit Aphrodite, ça vous dit de faire les boutiques, aujourd’hui ?
     
    -         NON !!!!!!!!!!!!! » hurlèrent en choeur tous les amis (dont moi).
     
    Tout le monde éclata de rire.
     
    Au moins, ce petit déjeuner se fera dans la bonne humeur !

    ☯ Chapitre IV : Le shopping entre amis, c’est tout un Art ! Surtout avec nos rêves…
     
     
     
    Finalement, on a fait les boutiques.
     
    Je vous dit pas le nombre de magasins, je le connais pas moi-même.
     
     
     
    Pendant le petit déjeuner grandement mérité, Danviou ne cessait de me regarder.
     
    Mais qu’est-ce qu’il me veut, bon sang ?! 
     
    Au bout de cinq longues (très longues) minutes, il déclara enfin :
     
    « J’avais pas remarqué que tu faisais la même taille que Shizuka…
     
    -           Ah… Ah bon… » répondis-je.
     
    Quel dommage que les autres aient fini leur petit déjeuner avant nous et qu’ils soient partis vaquer à leurs occupations !!! On était juste tous les deux dans la cuisine (immense, c’te cuisine !), je vous explique pas le stress !!
     
    « Ca te va plutôt bien. » affirma Danviou.
     
    Je me suis sentie rougir. Ma tête devait être hilarante, mais mon ami ne laissa rien paraître. Polie comme j’ai été élevée, je le remerciai en hésitant. Il ne pourrait pas retirer son visage imperceptible, le temps que je me remette d’un compliment dit par un canon qui vous regarde droit dans les yeux ?!
     
    Mais non, il fallait qu’il me fixe d’un regard qui ne laissait rien passer. On ne peux rien lire, dans ses yeux.
     
    Mais pourquoi a-t-il fallut que je le créé comme ça ?! Andouille ! 
     
    « Tu aime le style Rock ‘N’ Roll ? »
     
    Question idiote de sa part, puisque je portais des vêtements de style Rock ‘N’ Roll.
     
    « Euh, un peu, oui… »
     
    Et la réponse idiote qui va avec, de ma part, cette fois.
     
    Un peu n’était pas franchement la bonne réponse. Je raffole de ce style !
     
    « Je comprends mieux, maintenant, pourquoi tous tes personnages sont un peu gothiques. »
     
    Oui. Ayant des parents qui trouvent ce style trop vulgaire, je ne pouvais pas me permettre de le porter. Je l’avais donc reporté sur mes personnages qui, eux, avaient le champ libre.
     
    « Et si on revoyait la proposition d’Aphrodite ? me demanda-t-il.
     
    -         Comment ça, revoir sa proposition ? demandai-je à mon tour, un peu inquiète.
     
    -           T’acheter des fringues, répondit-il, aller acheter les vêtements de tes rêves. Même si ceux de Shizuka sont à ton goût, je suis curieux de voire l’étendue de tes envies vestimentaires… »
     
    Je m’étouffai. Danviou avait dit cette phrase alors que j’avalais mes céréales, et tout est passé de travers.
     
    Keuf !
     
    « Hé, t’étouffe pas ! dit Danviou en riant, tandis que je reprenais péniblement ma respiration.
     
    -         Désolée, me suis-je excusée en toussant, mais c’est pas tous les jours qu’on entend un garçon s’intéresser aux goûts vestimentaires d’un fille ! »
     
    Danviou éclata de rire, moi avec. Le petit déjeuné fini, on alla prévenir les autres de la journée shopping qui s’annonçait, et tout le monde fut de la partie. Je vous laisse deviner la joie d’Aphrodite ! Et celle de Shizuka, qui détestait faire les boutiques, aussi…
     
    Tout le monde peut pas avoir les mêmes passions, hein !
     
     
     
    Le centre commercial était géant. Les boutiques s’étendaient sur d’immenses gratte-ciels, et tout semblait si luxueux !
     
    Aux abords d’un carrefour, je regardai la vitrine d’un magasin. Une sublime robe de couleur saphir attira mes yeux.
     
    106 euros.
     
    Je retournai auprès de mes amis, dépitée.
     
    « Hé, Lena, fit Sally, elle est pas mal, la robe bleue, là-bas !
     
    -         Mouais, elle fait surtout très mal au portefeuille !! répondis-je.
     
    -           Ah bon ? Bah pourquoi ?
     
    -           Elle coûte plus de 100 euros !…
     
    -           Et alors ? demanda Aphrodite. Quand quelque chose nous plaît, il ne faut pas rater l’occasion !!
     
    -           Et puis 100 euros, c’est si douloureux que ça, déclara Anoth.
     
    -           Pas si douloureux que ça ?! m’étonnai-je avec de grands yeux.
     
    -           Tu ne te rappelle pas ? Nous sommes pourtant très riches. »
     
    Je fis un bond en arrière. Danviou avait chuchoté à deux millimètres de mon oreille ! Il n’empêche qu’il avait raison. J’avais fait de ces jeunes adultes des multimilliardaires dès la naissance. Leur naissance.
     
    Mais pourquoi j’oublie tout, moi ?
     
    Toujours est-il qu’Aphrodite venait de m’embarquer dans le magasin de luxe.
     
    « Bonjour Madame, fit-elle à la vendeuse. Serait-il possible d’essayer la robe bleu saphir de la vitrine, s’il vous plaît ? »
     
    La vendeuse acquiesça, toute souriante (ben voyons !), et me mit ladite robe entre les mains. Je regardai mes amis, et la colombe me montra les cabines d’essayage d’un mouvement de tête. En gros : « magne-toi d’essayer cette robe ».
     
     
     
    Je sortis de la cabine, vêtue de ce tissu en soie bleue. Shizuka et les garçons écarquillèrent les yeux et Sally mit ses mains devant sa bouche.
     
    « Lena ! Tu es magnifique !!! cria Aphrodite en levant les bras au ciel. Oh, attends, ne bouge pas. Il te faut des accessoires, maintenant ! »
     
    Et elle partit faire le tour du magasin en quête d’accessoires.
     
    Attendez.
     
    Comment ça il me faut des accessoires ?!
     
    Je voulus stopper mon amie dans sa profonde recherche mais c’était trop tard. Elle était déjà à fond dedans.
     
    Ouin !
     
    Elle revint avec des accessoires noirs plein les bras. Une chaîne noire avec une pierre précieuse noire pour pendentif, des bracelets noirs, des boucles d’oreilles en forme de pierres précieuses noires, et un serre-tête noir pour retenir mes cheveux couleur chocolat.
     
    Aphrodite avait aussi ramené un gilet cache-cœur noir, qu’elle me fit mettre par-dessus la robe. Et elle m’enfila tous ses accessoires.
     
    Lorsque je me suis regardée dans la glace, je me reconnaissais à peine.
     
    « Pourriez-vous maquiller mon amie en accord avec sa tenue, s’il vous plaît ? »
     
    Danviou venait de demander cela à la vendeuse du magasin, qui faisait aussi office de bijoutier et de cosmétiques.
     
    « QUOI ?!?!?! hurlai-je. Mais je ne veux pas être maquillée, moi !!!
     
    -         Tais-toi et suis la Madame, insista Danviou.
     
    -           Mais…
     
    -           Y’a pas de mais ! Allez ! »
     
    A contrecœur, je suivi la vendeuse dans la partie maquillage de la boutique. Ensuite, je me regardai à nouveau dans la glace, et je ne reconnue plus de tout. Crayon, Eye liner, rouge à lèvres, rien n’avait été laissé au hasard. Je ressemblais à une star de cinéma ! Dommage que je n’ai aucune photo à vous montrer !
     
     
     
    Et ça continua comme ça toute la journée. De magasins en magasins, de maquillages en maquillages, de tenues en tenues, je défilais sous différents aspects dans chaque boutique visitée. Aux alentours de dix-neuf heures, nous rentrâmes à la maison, les bras pleins de sacs. Cette fois, je portais une robe courte mauve bouffante, des collants fins noirs, des escarpins mauves, un gilet noir et des mitaines à dentelle mauves et noires. J’étais maquillée avec les même couleurs, une fausse rose noire dans les cheveux.
     
    J’en peux plus !!! 
     
    Je posais les sacs dans ma chambre et rendis ses vêtements à  Shizuka en la remerciant. Wolf entra dans ma chambre
     
    « Tiens, salut Wolf ! » saluais-je l’animal en me baissant pour le caresser.
     
    Puis Arès l’appela de l’étage inférieur et le chien alla rejoindre le jeune homme.
     
     
     
    Tandis que je rangeais mes nouvelles affaires, j’entendis quelqu’un s’approcher de moi.
     
    Tout contre moi.
     
    Inquiète, je me retournai rapidement, découvrant le visage de Danviou.
     
    « Oh, pardon, balbutia-t-il en reculant, je… Je t’ai fais peur…
     
    -         C’est… C’est pas grave, répondis-je.
     
    -           Je… Je suis venu voire comment tu allais.
     
    -           Euh, ben, je vais bien… Un peu exténuée, mais je vais bien.
     
    -           Tes tenues te plaisent ?
     
    -           Oui, je les adore !
     
    -           Euh, je… J’aime bien celle que tu porte sur toi… »
     
    J’écarquillai les yeux.
     
    Il venait de dire quoi, là ?
     
    J’avais les joues en feu. Danviou, quand à lui, rougissait à vue d’oeil et regardait les sacs posés sur le lit. Ah ! Enfin ! Enfin il a enlevé son masque d’homme imperceptible !
     
    Il y eu un silence gêné, puis Danviou déclara :
     
    « Euh, je… Je vais y aller, je crois qu’Anoth m’attend…
     
    -         Attends, l’interrompis-je, euh, tu…
     
    -           Oui… ? dit-il en se retournant.
     
    -           Euh… »
     
    Zut ! Je l’avais retenu, mais pour quoi faire ? Aucune idée.
     
    Raah !! Andouille !!! Espèce d’imbécile ! pensais-je.
     
    « Qu’y a-t-il ? me demanda Danviou en s’approchant.
     
    -         Euh… Je… Tu… Tu veux bien rester un petit peu ? »
     
    Surpris, mon ami acquiesça, et pencha la tête sur le côté.
     
    Argh !
     
    Le penchement de tête sur le côté, c’est le geste typique des gens qui attendent une réponse. Et lui, il voulait savoir pourquoi je voulais qu’il reste.
     
    Je ne le savais pas moi-même.
     
    De mieux en mieux !
     
    Comment se sortir des sables mouvants ? En s’y enfonçant encore plus, peut-être !
     
    Quoi qu’il en soit, il fallait que je trouve une réponse. Et vite.
     
    « Euh, commençai-je en hésitant, comme je sais que tu dessine bien, j’aurai pensé que tu pourrai me faire un tableau pour décorer ma chambre…
     
    -         Oui, pourquoi pas ? » me répondit-il.
     
    Yeah ! Je le remerciai vivement, toute heureuse, et il sembla surpris de ma joie. Après tout, pour lui (je le connais par cœur – enfin presque – ce mec), ce n’était qu’un tableau ! Mais pas pour moi. J’avais mis en lui de multiples talents : dessin, peinture, musique, comédie, danse, combat, etc. Il maîtrisait aussi bien le Hip Hop que les danses de salons, le Hard Rock que les plus grands classiques, et j’en passe.
     
    La peinture n’a jamais été mon fort. Amatrice de dessins mangas, le pinceau était une toute autre manche ! Tout comme pour la danse : je suis un irrécupérable pantin rouillé.
     
    « Tu préfèrerai quoi, comme tableau ? me demanda Danviou.
     
    -           Hein ? Euh, ben, je sais pas, ce… commençai-je
     
    -           Ne me dis pas ‘Ce que tu veux’, s’il te plaît ! m’interrompit-il en soupirant
     
    -           D’accord. Ben, je… Je veux bien un paysage un peu irréel… Enfin, plus irréel que maintenant !
     
    -           Ça marche ! »
     
    Il sortit de la pièce en souriant et me dit qu’il allait commencer le tableau de ce pas. Je le remerciai encore une fois, puis je me tournai vers les sacs encore pleins de vêtements.
     
    « Et moi qui chipotait tous les jours avec ma mère pour ne pas ranger ma chambre… » me dis-je tout haut en soupirant.
     
    J’entamai le rangement de ce tas de tissu déposé en vrac sur le lit. Je voulais dormir dans le lit, moi, cette nuit !…

    ☯ Chapitre V : Je suis une entremetteuse diabolique et assumée.
     
     
     
    Le lendemain, Aphrodite avait un rendez-vous important, avait emmené Wolf avec elle, et Arès devait aller s’entraîner. Le pauvre était un guerrier aguerrit et n’avait aucune envie de s’affaiblir !
     
    Danviou proposa une sortie avec Poséidon, Sally et moi au parc du quartier. Arrivé à destination, on acheta des hot-dogs et on s’assit sur un banc.
     
    Silence.
     
    « Au fait, Lena, commença le blond, j’ai fini ton tableau.
     
    -           Déjà ? m’étonnais-je. Tu as fais vite, dis donc !
     
    -           C’est de Danviou Degon dont nous parlons, Lena, intervint Poséidon, les bras croisés.
     
    -           Hé, grogna celui-ci, je suis pas non plus une légende !
     
    -           Juste à peine, rétorqua son ami.
     
    -           Tu es comme une légende vivante, à peu près, affirma Sally.
     
    -           C’est pas vrai. »
     
    Danviou est du genre modeste pur et dur. Il n’aime pas vraiment qu’on dise de lui que c’est une Légende Vivante. Mais, malheureusement pour lui, c’était bel et bien le cas ; Danviou était connu dans toute la ville pour ses talents. Hé ouais, je suis comme ça : une diablesse !
     
     
     
    Soudain, une idée me traversa l’esprit. Comme je l’ai précisé précédemment, Poséidon était amoureux de Sally. Je regardai Danviou. Je sus directement qu’il lisait dans mes yeux (un de ses dons). Par un simple regard, on se mit d’accord.
     
     
     
    Après une demi-heure passée à discuter de tout et de rien, notre plan se mit en marche. Danviou embarqua Poséidon dans un endroit où on ne pourrait les entendre et moi je restai avec Sally.
     
    « Dis-moi, il est plutôt canon, Poséidon… » lui dis-je d’un ton innocent.
     
    La jeune blonde rougis à vue d’oeil.
     
    « Pour… Pourquoi tu me demande ça ?… » balbutia-t-elle.
     
    Je souris.
     
    Ça faisait effet.
     
    « Oh, comme ça, répondis-je. Par pure curiosité… Tu crois qu’il préfère les brunes ou les blondes ? »
     
    Ses joues devinrent écarlates.
     
    Je me marrais intérieurement tellement cette scène était insolite !
     
    « A moins qu’il n’aime les rousses, continuai-je de ce ton si innocemment machiavélique. Ou bien les hommes. »
     
    Là, ce ne fut plus que ses joues qui furent écarlates. Tout son visage s’était coloré.
     
    De mieux en mieux…
     
    « Je… hésita-t-elle. Je ne sais pas, tu le connais mieux que moi, non ? C’est pourtant toi qui l’a créé !
     
    -           Oui, affirmai-je, mais j’ai tendance à oublier certaine choses… Notamment le fait que vous aviez un chien, le fait qu’Aphrodite était une mordue du shopping, etc. J’ai une mémoire de micro poisson rouge ! »
     
    La jeune fille ria un peu, puis revint à la dure réalité. Et son visage se recolora.
     
    Je penchai la tête sur le côté, signe d’attende d’une réponse.
     
    Une lueur d’angoisse passa dans les yeux de mon amie. Il fallait qu’elle réponde.
     
    Hé ouais !! Dur dur, hein, d’être en compagnie de la plus machiavélique des diablesses ! J’adore faire ça. Toujours est-il que Sally était piégée. J’attendais ma réponse avec impatience, et je ne fus pas déçue !
     
    « Ben, dit-elle, je… Je ne connais pas ses goûts en matière de filles, mais… »
     
    Sa voix baissa d’un cran.
     
    « J’espère de tout mon cœur que je lui plaît… »
     
    Le dernier mot eut du mal à sortir, mais j’étais satisfaite.
     
    L’amour de Poséidon était réciproque.
     
    Champagne !!
     
     
     
    Danviou et Poséidon nous rejoignirent peu de temps après, et mon ami blond hocha la tête. On pouvais commencer.
     
    Afficher de fausses expressions a été l’une des premières choses que j’ai apprises. Prenant un air désinvolte, je levai la tête au ciel. Danviou, comédien de talent, déclara :
     
    « Il y a un problème, Lena ?
     
    -           Hum, répondis-je, non, juste que j’ai l’impression d’avoir oublié quelque chose…
     
    -           Euh… »
     
    Nous fîmes semblant de réfléchir, puis je m’exclamai :
     
    « Mon appareil photo ! Ce parc est tellement beau, j’aurai dû y penser !! »
     
    Mes amis me regardèrent.
     
    « Mais, Lena, continua Sally, tu n’a pas d’appareil photo. »
     
    Toujours dans ma comédie, je pris un air étonné, et je me tapai le front.
     
    « Raah !! Non mais quelle idiote je fais ! Je l’ai laissé dans ma chambre, chez moi !… Oh, zut !! »
     
    Ils gloussèrent.
     
    « J’en ai un, si tu veux, proposa le blond, mais il est à la maison. On va le chercher ? »
     
    J’acquiesçai. Il se tourna vers nos deux amis.
     
    « Vous deux, dit-il d’un ton ferme, vous restez là et vous nous dégoter un coin tranquille, d’ac’ ? »
     
    Connaissant leur ami, ils savaient qu’ils n’avaient pas le choix. Ils hochèrent la tête et Danviou m’emmena en direction de la maison. Poséidon et Sally partirent à l’opposé, cherchant ledit coin tranquille.
     
    Lorsque nous fûmes sûrs qu’ils ne nous voyaient plus, Danviou et moi les suivirent, tels des espions de haut niveau.
     
    J’avais l’habitude de ce genre de situation : la nuit, je me levait souvent pour aller chercher deux ou trois trucs dans la maison, comme mon MP3 bêtement laissé au le salon. Bien entendu, je ne devais pas réveiller mes parents.
     
    Nos amis s’arrêtèrent dans un petit espace entouré d’arbres, à l’abris des regards, et surtout très beau. Ils trouvent vite, dis donc !
     
    Poséidon s’assit sur le banc et Sally sur la balançoire à côté. Le surfeur sortit son portable, et je devinai qu’il allait appeler Danviou. Ce dernier s’empressa de mettre son portable en silencieux, et reçu l’appel. Nous nous éloignâmes pour ne pas qu’ils nous entende, et le blond décrocha en haut-parleur.
     
    « Hm ? demanda-t-il d’un ton qui se voulait naturel.
     
    -           Salut, c’est moi, répondit son interlocuteur.
     
    -           Alors, vous avez trouvé ?
     
    -           Ouais, c’est pas loin de la marre. C’est entouré d’arbre et c’est pas mal, comme coin.
     
    -           Ok ! Ben, nous, on est pas encore à la maison, on a eu un petit retardement…
     
    -           Du genre ?
     
    -           Du genre Lena a faillit se faire emplâtrer par une bagnole. »
     
    Je le regardai. Mais que… Il me fit signe de me taire.
     
    « On se dépêche. »
     
    Et il raccrocha.
     
    « Belle excuse, ironisai-je.
     
    -         Bah quoi ? »
     
    Je soupirai puis on se rapprocha de nos amis, toujours dans la discrétion la plus totale.
     
    Ils étaient tous les deux muets.
     
    Mais parlez, bon sang ! ai-je pensé. Vous croyez qu’on se déclare comment ? Par le nez, peut-être ?!
     
    Poséidon faisait virevolter un stylo dans sa main, Sally jouait vaguement avec les mèches blondes de ses cheveux, mais aucun des deux ne bronchait.
     
    Bande de nouilles ! 
     
    Danviou semblait aussi impatient que moi, en plus !
     
    « Euh, au fait, Sally… » commença le brun.
     
    Enfin !! 
     
    « Oui ?… » répondit la blonde.
     
    Poséidon hésita.
     
    « Euh, je… J’voulais te dire… Euh… Je… »
     
    Bon, il a fini de bégayer, l’aut’ crétin ? Quelle attente interminable d’hésitations il y eu avant de pouvoir entendre :
     
    « J’trouve que t’es une fille vachement sympa, et, euh… »
     
    Au moins, on sait qu’il la trouve sympathique.
     
    Comme une vache.
     
    Super mignon.
     
    « Et, euh… »
     
    Il se gratta l’arrière de la tête.
     
    « Je… J’aimerai que tu saches que… »
     
    Que quoi ?
     
    Raah !! Sally, je compatie à ton attente…
     
    « …Que… Que quoi ? » risqua la jeune fille, timide.
     
    Ça, ça veut dire : « magne-toi de tout déballer, abruti ! »
     
    Poséidon se leva et s’approcha de Sally.
     
    « Mais qu’est-ce qu’il fout ? » chuchota Danviou.
     
    Réponse : le jeune homme se pencha et embrassa la demoiselle.
     
    Furtivement, mais quand même !!
     
    Alléluia ! Viva !! Youpi ! Yeah ! Sortez la Vodka !! 
     
    « Ben voilà, je… Je t’aime. »
     
    Il l’a dit ! Il l’a enfin dit ! C’était si dur que ça ?
     
    Sally mit ses mains sur sa bouche, comme pour préserver ce baiser.
     
    « Et, euh, continua Poséidon, je voulais savoir, euh… »
     
    Il tendit une main à la jeune fille.
     
    « Veux-tu sortir avec moi ? »
     
    Là, c’était le pompon pour la pauvre Sally. Ça se voyait dans son regard. Elle écarquilla les yeux et son visage était cramoisi. Elle tendit à son tour sa main et attrapa celle de son prétendant. Elle se leva maladroitement.
     
    « Je… Je veux bien sortir avec toi… » dit-elle en souriant.
     
    Poséidon sourit lui aussi, puis se rapprocha un peu plus de sa nouvelle petite amie. Il la prit dans ses bras et l’embrassa, plus longtemps, cette fois.
     
    C’était magnifique.
     
    Danviou, tout aussi souriant que moi, me fit signe et nous sortîmes de notre cachette, prenant nos deux tourtereaux au dépourvut.
     
    « C’est pas trop tôt ! s’exclama le blond. Depuis le temps qu’on attendait ça ! »
     
    Gênés, nos amis se détachèrent de leur étreinte. Je pris Sally dans mes bras et la félicitai. C’était tellement mignon !
     
    « Et l’appareil ? » demanda Poséidon.
     
    Oups, grillés !
     
    « Ne me dites pas que… » commença-t-il en fronçant les sourcils.
     
    Je hochai la tête. Et si !
     
    « Vous aviez tout organisé !! s’exclama Sally.
     
    -         Improvisé, plutôt. » se défendit Danviou.
     
    Poséidon soupira. Tout ceci n’était qu’une mise en scène, et il venait de s’en rendre compte. Le coup de l’appareil photo n’était qu’une excuse pour laisser les deux amis seuls et les espionner.
     
    « N’empêche que vous êtes pas futés ! déclara Danviou.
     
    -         Pardon ? demanda Sally.
     
    -           Laissez-moi vous rappeler que nous avons des téléphones portables, et donc qu’un appareil photo ne sert à rien. »
     
    Tous, y compris moi, restèrent bouche bée. Les portables ! Poséidon devait se sentir très bête, puisqu’il a utilisé le sien il y a 5 minutes pour appeler son ami.
     
    On éclata de rire. C’est vrai que, vu sous cet angle, on avait pas été futés. Mais c’est grâce à cette stupidité que Poséidon et Sally sortaient ensemble !
     
     
     
    Tandis que nous rentrions pour fêter ce magnifique jour, Danviou me regardait d’un air insistant.
     
    Je lui ai demandé ce qu’il avait.
     
    « Je viens de penser à quelque chose. » me répondit-il en me dévisageant.
     
    J’haussai un sourcil. Mais de quoi parlait-il ?
     
    Il s’approcha de moi.
     
    « Tu es une entremetteuse redoutable, Lena. » déclara-t-il avec un sourire narquois.
     
    Je le regardai, puis je lui souris de toutes mes dents en disant :
     
    « Merci ! »
     
    Mon ami me rendit mon sourire et nous continuâmes notre chemin.
     
    Quelle belle journée !! 

    ☯ Chapitre VI : Euh… Bordel Total, c’est tout.
     
     
     
    Nous avons fêté l’heureux évènement toute la soirée, puis je partis dans ma chambre, épuisée, avec une seule envie : dormir. Trop fatiguée pour imaginer quoique ce soit, je ne me doutais pas de ce qui allais se passer le lendemain.
     
     
     
    Le lendemain, je fus éveillée par une voix que je connaissais bien. Trop bien, même. Et cette voix, c’était celle de ma prof de Français, qui est aussi ma prof principale. Surprise, je j’ouvris les yeux et me redressai vivement.
     
    J’étais à l’infirmerie.
     
    Au lycée. Dans le monde réel.
     
     
     
    Ma première réaction fut d’hurler à pleins poumons. La deuxième fut de crier :
     
    « Mais qu’est-ce que je fout là ?!?!?!?! »
     
    Et la troisième, hurler une seconde fois. En me tirant les cheveux, cette fois, histoire de vérifier que j’étais bel et bien réveillée.
     
    C’était le cas.
     
     
     
    Nooooooooooooooooonn !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 
     
     
     
    Voyant mon état de panique totale, ma prof tenta de m’expliquer le pourquoi du comment, puisque je lui posait toutes les questions qui me venaient à l’esprit.
     
    « On t’a trouvée dans un parc, pas très loin de chez toi, hier. On t’a ramenée, puisque les cours avaient déjà commencé. Et tu est restée là tout ce temps. »
     
    Quoi ?
     
    Comment ça, on t’as trouvée hier dans un parc ?!
     
     
     
    Je fixe le drap qui recouvre mes jambes d’un air vide. Alors, c’était un rêve ? Rien que ça ? Toutes ces aventures n’étaient, encore une fois, que le fruit de mon imagination ? Comme toutes les autres nuits ?
     
    Je soupirai. Au final, absolument rien n’a changé. Je rêve toujours de choses irréelles, sans queue ni tête, et je me réveille toujours dans le même monde…
     
     
     
    Tant pis. 
     
     
     
    Je regardai ma prof. J’avais l’impression d’avoir quitté cet univers il y a des jours, et j’apprenais qu’en réalité, j’étais dans le comas depuis seulement la veille.
     
     
     
    « Je n’ai pas dû manquer à grand monde, alors… » murmurais-je.
     
    Ma prof me regarda, puis sourit.
     
    « Les cours sont plus embêtants, quand tu n’es pas là pour stopper le brouhaha ! » me dit-elle d’un ton jovial.
     
    Je lui souris à mon tour avec un sourire qui montrait toute la joie du monde. Mais il n’avait aucune valeur. Depuis que je suis enfant, je souris pour un oui ou pour un non, quelle que soit la situation. En fonction des personnes à qui je m’adresse, je suis capable de décrocher un sourire « Very White », cachant ainsi mes émotions. Technique d’intello.
     
    Bluffée, ma prof me cru et m’accompagna jusqu’à ma salle de classe. Le cours de musique venait juste de commencer et je pris place, ignorant les questions des autres, qui souhaitaient énormément savoir pourquoi la première de la classe avait séché les cours !
     
     
     
    Je ne leur offrit aucune réponse, abattue. J’avais rêvé. Uniquement rêvé. Quelle vie cruelle !
     
     
     
    Soudain, la porte s’ouvrit sur la principale adjointe du lycée, une femme d’âge mûr, de petite taille, aux courts cheveux bordeaux. Elle entra dans la classe et dit à ma prof de musique qu’elle avait un message à passer à la classe. Elle se tourna vers nous et déclara d’un voix autoritaire :
     
    « Bonjour. Aujourd’hui, notre lycée accueil de nouveaux élèves. Mais je les laisse se présenter eux-mêmes. Entrez, jeunes gens ! »
     
    Lesdits jeunes gens entrèrent dans la salle et je faillis tomber de ma chaise.
     
    Les nouveaux élèves n’étaient autres que Anoth, Shizuka, Sally et Danviou. Ma tête devait vraiment être étrange car un garçon à côté de moi me demanda si j’étais malade.
     
     
     
    Je n’en croyais pas mes yeux.
     
    Etais-je encore en plein rêve ?
     
    Etait-ce, cette fois, la réalité ?
     
     
     
    Ils se présentèrent, à tour de rôles, et pour une raison que j’ignore, toutes les filles chuchotaient entre elles en rougissant. J’ai même cru entendre plusieurs fois « mannequins de haut niveau », « trop mignons » ou « son ami, là, le brun, je le veux ! », etc.
     
    Bande de tombeurs, va !
     
    Toujours est-il que mes amis faisaient un malheur dans ma classe. Shizuka et Sally venaient d’empocher le gros lot question admirateurs !
     
    Même ma prof venait de tomber sous le charme des deux garçons !!
     
    Danviou, ce grand blond à trois mèches, s’avança devant moi et, comme pour arranger les choses, déclara, un somptueux sourire au lèvres :
     
    « Au fait, Lena, merci de nous avoir accueillis chez toi ! »
     
    Vous vous en doutez, la classe, en intégralité, se tourna vers moi.
     
    Merci beaucoup, Danviou ! 
     
    « Est-ce vrai, Mademoiselle Heartangel ? » me demanda ma prof.
     
    Mes oreilles s’irritèrent. Mais pourquoi disait-elle sans arrêt « mademoiselle » ?
     
    Et chiottes !!
     
    « Mais qu’est-ce que vous foutez là ? questionnai-je mes amis pendant qu’ils viraient mes voisins de tables.
     
    -           Surprise ! répondit Sally toute souriante.
     
    -           Vous auriez pas pu trouver plus simple, comme surprise ?! criai-je. Je sais pas, moi, une fête surprise au Manoir, ou un truc dans le genre ?!
     
    -           C’était moins drôle, me taquina Anoth.
     
    -           Et puis, au moins, continua Danviou, on peut voir ta classe.
     
    -           J’aurais préféré une surprise plus discrète… » ai-je soupiré de désespoir.
     
    Il y eu deux seconde de silence, puis je souris. Je n’avais pas rêvé !
     
    Youpi !!! 
     
     
     
    Après le cours de musique, il y avait cours d’Anglais. Mme. Fuminori, une douce et gentille femme, était ma prof préférée. Malheureusement pour ma superbe moyenne, elle était partie à la retraite il y avait une semaine de cela. Pendant cette semaine, nous n’avions plus eu de cours d’anglais. Alors, comme à notre récente habitude, ma classe et moi nous dirigeâmes vers la salle de concert, car nous étions une classe spéciale, dans une filière musicale (sûrement mon seul don !) pour répéter notre projet.
     
    Mais, étrangement, le proviseur nous attendait devant la porte de la salle, les mains dans le dos.
     
    « Vous avez cours d’anglais, je crois. Allez ! Votre nouveau professeur vous attend. » déclara-t-il d’un ton ferme.
     
    Les questions jasèrent toutes en même temps. Mais qui était ce nouveau prof ? Est-il sympa ? Qui est-ce ? et j’en passe.
     
    Obligée d’allez en Anglais, la classe entra dans la salle.
     
    Cette fois, je tombai vraiment au sol.
     
    « On aurait peut-être dû te prévenir… » commença Sally en m’aidant à me relever.
     
    Je la regardai avec des yeux de mouche.
     
    « C’est pas peut-être ! hurlai-je. C’est vous auriez dû me prévenir !!!!!! Ou au moins me laisser un mot, je sais pas ! »
     
    Je tournai la tête vers mon… Non, ma nouvelle prof d’anglais.
     
    « Depuis quand Aphrodite est prof ?!?! »
     
    Eh, oui. Ma nouvelle prof d’anglais, c’était Aphrodite Colombyn.
     
    Mais c’est quoi ce bordel ?! 
     
    Mais le pire de tout, c’est qu’elle était douée !! J’ai jamais autant suivi un cours d’anglais ! C’est vous dire, j’ai une moyenne apocalyptique !
     
     
     
    Après le cours d’anglais, EPS.
     
    Deuxième chute au sol.
     
    Deuxième hurlement comme quoi mes amis auraient vraiment dû me prévenir.
     
    Explication : Arès Scarletto était devenu mon nouveau professeur de sport (l’ancien avait fait une dépression, tellement ma classe était nulle !).
     
    J’suis trop jeune pour mourir !! 
     
    Un vrai commandant de l’armée, ce fou ! On a deux heures de sport, ce jour-là. En deux heures, j’ai réussi à totaliser 5 tours de stade, 54 pompes, 56 abdos, 3 minutes de repos, un 400m en sprint, le tout ajouté aux 20 minutes d’étirements intensifs.
     
    Aah, je me meurs… 
     
    Et je n’étais pas la seule : Sally semblait aussi épuisée que moi. Par contre, cette séance de dingue n’eut pas l’air de déranger les mannequins de haut niveau. Anoth, Danviou et Shizuka se tenaient à merveille.
     
    Ils m’énerve, ces trois-là !
     
    Tandis que je peinais à me relever, je vis deux jambes en face de moi. Danviou s’accroupit et me tendit une bouteille d’eau.
     
    « Tiens, ça va te faire du bien. » me dit-il en souriant
     
    Je rougis. Mon Dieu qu’il était beau ! Je pris la bouteille en balbutiant quelques remerciements, tout en évitant soigneusement le regard bleu marine du beau blond juste devant. En plus, ce même beau gosse m’aida à me relever ! Les joues en feu, je remarquai que plusieurs filles me regardaient d’un air… Jaloux ?
     
    Anoth et Shizuka s’approchèrent à leur tour.
     
    « Hé ben dis donc, commença Anoth, le sport, c’est pas ton truc, on dirait !
     
    -         Ah ! Si, t’as pas vu ? J’adore ça ! » répondis-je en ironisant.
     
    Mes amis éclatèrent de rire, et moi aussi.
     
    « Vous croyez que c’est le moment de rire ? »
     
    On se retourna brusquement. Arès, alias Monsieur Scarletto, avait les bras croisés et nous toisait de toute sa hauteur, l’air grave.
     
    C’est pas bon, ça !… 
     
    « Je vous rappelle que cette après-midi, vous avez Physique Chimie, dit-il en soupirant, je vous souhaite bien du courage… »
     
    J’écarquillai les yeux. Comment ça, du courage ? La physique, ça endort, c’est vrai, mais comme je dors à tous les cours de cette matière, pour moi, ce n’était pas un problème.
     
    « Ah ! Oui ! C’est vrai, on a oublié de te dire ça, aussi, Lena ! s’exclama Shizuka.
     
    -           Je le sens pas… désespérai-je.
     
    -           Votre prof de Physique est parti à la retraite, lui aussi.
     
    -           Et donc ?
     
    -           C’est Poséidon qui le remplace. »
     
    Badaboum !
     
    Je tombe (à nouveau) à terre.
     
    C’est la combientième fois, déjà ? Ah oui, troisième.
     
    Et le troisième hurlement qui suit obligatoirement derrière… Logique.
     
     
     
    Dans les vestiaires des filles, Ellyn, une jeune fille aux cheveux châtains et aux yeux plus que noirs, me demanda… enfin non, me plaqua contre le mur et hurla :
     
    « Je peux savoir d’où tu connais ces beaux gosses, La Paumée ? »
     
    La Paumée, c’est le nom que ces charmantes personnes qui me servent de camardes féminines m’ont attribué.
     
    Très Glam.
     
    « Euh, commençai-je, ce sont des amis…
     
    -           Des amis ?! m’interrompit l’espèce de Furie à la poigne de fer en face de moi. T’as pas d’amis ! Et t’en auras jamais ! Tu sais pourquoi ? Parce que t’es une Paumée. Les Paumées n’ont pas le droit d’avoir des amis. »
     
    A votre avis, pourquoi j’ai inventé des personnages ? Pour ça. Dès que je commence à bien à bien m’entendre avec quelqu’un, cette tarée et ses amies viennent raconter des craques.
     
    Je baisse les yeux.
     
    Comme d’habitude.
     
    « Elle n’a pas le droit d’avoir des amis ? demanda une voix ferme à côté de nous. Il y a une loi pour avoir des amis ? »
     
    Sally.
     
    Les bras sur les hanches, l’air sombre.
     
    « Bien sûr qu’il y a une loi ! s’exclama Ellyn. C’est l’Article n°27 de la charte du lycée, même ! Toutes les Paumées ont interdiction d’avoir des amis. »
     
    Les bras de Sally en tombèrent. Son visage affichait l’étonnement le plus total qui est jamais existé.
     
    Elle hésita quelques instant, puis lâcha :
     
    « Non mais c’est une blague ?!
     
    -           Bah non, pourquoi ? demanda l’espèce de brute qui avait faillit me casser la figure.
     
    -           Parce que vous êtes dégueulasses. »
     
    Là, c’était Shizuka.
     
    Très en colère.
     
    Comme je l’ai créée, je sais à quoi elle ressemble lorsqu’elle est énervée… Et c’est pas joli à voir !
     
    « J’arrive pas à croire que vous traitiez Lena de paumée, déclara-t-elle, alors que c’est elle qui remonte la moyenne de votre classe de minables ! »
     
    J’écarquillai les yeux. Comment savait-elle cela ?
     
    Mon amie sembla lire dans mes pensées et répondit à ma question silencieuse :
     
    « On est allés se renseigner, avec les autres, sur votre classe. Franchement, si quelqu’un doit être paumé… »
     
    Elle leva le bras, montrant Ellyn.
     
    « Ca ne peut être que toi ! »
     
    Vous en doutez, Ellyn n’a pas supporté. Et elles se sont battues.
     
    Dans les vestiaires des filles… Et les mecs ont rappliqué.
     
    Plusieurs filles n’avait pas de tee-shirt, dont moi (je l’avait enlevé avant qu’Ellyn ne me plaque au mur).
     
    Kyaaaaaaaaaaah !!!!!!!!!!!!!!!!!! 
     
     
     
    Tout c’est fini chez le proviseur. Shizuka sort de la salle les mains dans les poches, l’air détendu, presque… Heureux ?
     
    Danviou et Anoth nous avait rejointes tandis que je m’empressais d’enfiler mon tee-shirt,  et avaient tenté (et par ailleurs échoué) de stopper les deux furies en train de se battre. Enfin, Ellyn tirait les cheveux de Shizuka (ce que toute fille aurait fait), alors que cette dernière lui faisait des prises de Kung-Fu. Ça faisait un peu, comment dire… décalé.
     
     
     
    Sally se précipita sur Shizuka et lui demanda comment ça s’était passé, et celle-ci répondit :
     
    « Oh, bah il m’a dit que je ne devais pas recommencer, et patati, et patata… Bref, le blabla habituel des proviseurs, quoi ! »
     
    Là, j’en tombais des nues.
     
    « C’est pas la première fois que t’es convoquée ?! » demandai-je, abasourdie.
     
    Mes amis me regardèrent comme si je descendais de la Lune. Ils n’avaient pas tort, puisqu’une soudaine idée me revint à l’esprit : Shizuka, ainsi que tous les autres personnages que j’avais créé, étaient des racailles. Et donc, récidivistes des milliers de fois !
     
    « Désolée, j’oublie beaucoup de choses, ces derniers temps… » me suis-je excusée.
     
    Ils éclatèrent de rire.
     
     
     
    Et…
     
    Et…
     
    Et après…
     
    Physique Chimie.
     
    La pire matière au monde ! Vous ai-je avertis que je détestais catégoriquement la Physique Chimie ? Quoi qu’il en soit, ce jour-là, je n’avais pas mon arsenal.
     
    Euh, mon arsenal, c’est le matériel dont j’ai besoin pour la Physique : de quoi manger en douce (je suis au fond de la classe), des feuilles blanches pour écrire des paroles de chansons (pour la musique), de temps en temps mon iPod (je suis une vraie délinquante, en Physique !) ou sinon, je dors. En même temps, mon prof était si ennuyeux que rattraper le sommeil perdu n’était pas très difficile !
     
    Comme à chaque cours, j’arrivais en traînant des pieds. Comme à chaque cours, je m’asseyais au fond de la salle de classe, seule.
     
    Mais ce cours-là n’était pas comme les autres.
     
    J’avais Poséidon Seiyon comme nouveau prof. Et comme toujours, j’avais complètement oublié qu’il aimait la Chimie.
     
    Mémoire, reviens ! Ne me quitte pas ! 
     
    Bon, ben, même si c’était Poséidon mon prof, même si toute les filles du lycée étaient raides dingues de lui, même si son cours était passionnant… J’ai toujours rien compris à la Chimie.
     
    Bref. Passons.

    ☯ Chapitre VII : Le tableau des sentiments.
     
     
     
    Après les cours, on est rentrés à la maison. Qui avait doublé de volume depuis la dernière fois que je l’avait vue.
     
    Mes amis avaient transformé mon appartement (enfin, celui de mes parents) en superbe villa. Bouche bée, je regardais la maison sans savoir quoi dire.
     
    « Ferme la bouche, tu vas avaler des mouches ! » ironisa Anoth.
     
    Soudain, je fronçais les sourcils. Et mes parents, dans cette histoire ? Où étaient-ils ?
     
    Danviou sembla lire dans mes pensées :
     
    « Ils sont au courant de tout. On leur a expliqué qui on était. Du moins, ce que le monde croit que nous sommes… »
     
    Hein ?? 
     
    « C… Comment ça, ce que le monde croit que vous êtes ? » demandai-je, inquiète.
     
    Danviou regarda la route qui nous séparait de la villa, l’air vide. Tous semblaient être préoccupés par quelque chose. Mon ami blond brisa le lourd silence qui régnait :
     
    « Ce monde ne peut pas supporter l’idée que quelqu’un imagine des personnages et que ceux-ci prennent vie. Pour lui, c’est inimaginable. Même inhumain. »
     
    Sa voix n’exprimait aucune émotion. Etonnée, je n’osai parler. Nous rentrâmes dans la villa en silence. Mes parents étaient tous les deux dans la salle principale.
     
    « Lena, te revoilà ! » s’écria ma mère dès qu’elle m’aperçut.
     
    Elle me sauta au cou avant même que je puisse réagir.
     
    « On étaient tellement inquiets, ton père et moi !! »
     
    Tu parles ! 
     
    « Tes amis nous ont tous raconté, déclara mon père avec un grand sourire. Des espèces de racailles t’ont kidnappée, et ils sont partis te sauver. »
     
    Je me retournai vers mes « sauveurs ». Ils ont raconté ça ?! Anoth et Sally affichèrent un sourire gêné voulant tout dire :
     
    Désolés d’avoir menti à tes parents, mais on n’avait pas le choix ! 
     
    « …Pas le choix, ai-je murmuré.
     
    -           Tu as dit quelque chose, Lena ? demanda ma mère.
     
    -           Non, rien. » répondis-je en affichant un sourire.
     
     
     
    Après de longues discutions pour rassurer mes parents et leur faire comprendre que j’allais bien, je montais dans ma chambre. Allongée sur le lit, je regardais le plafond en repensant à tout ce qui s’était enchaîné depuis mon départ pour le parc… Je fermais les yeux. C’était complètement dingue ! Des personnages qui n’existe pas arrivent tout à coup dans la réalité, ils font croire à tout le monde que ce sont des héros, et mon petit appartement tranquille devient subitement une gigantesque villa et cela n’a l’air de déranger personne !
     
    Lorsque je rouvris les yeux, le visage de Danviou était juste au-dessus du mien. J’écarquillais les yeux, surprise. Mon ami écarquilla les yeux à son tour et se releva brusquement.
     
    « Euh, désolé, balbutia-t-il, je… je voulais juste m’assurer que tu allais bien… »
     
    Il était gêné. Je ne pus m’empêcher de le trouver extrêmement mignon. Et je m’empressai de chasser cette pensée de mon esprit.
     
    « Ne t’inquiète pas, le rassurai-je en souriant, je vais bien. Je faisais juste une pause.
     
    -           Une pause ? s’interrogea-t-il.
     
    -           Oui, pour… me reposer. » ai-je mentis.
     
    Pour me calmer, surtout… 
     
    « Lena… »
     
    Danviou posa ses mains sur mes épaules.
     
    Que… ? 
     
    « Ne me ment pas. » dit-il d’un ton ferme.
     
    Comment savait-il que je mentais ? J’étais une experte en la matière ! Cacher mes sentiments n’a jamais été trop dur pour moi et c’est même devenu mon code de survie…
     
    « Va falloir retravailler ta mémoire, Créatrice ! déclara-t-il en insistant sur le dernier mot. Je sais quand les gens mentent. »
     
    Et crotte de bique ! 
     
    « Tu connais un pro en matière de mémoire ? » ai-je plaisanté alors, piégée.
     
    Danviou éclata de rire et m’ébouriffa les cheveux.
     
    « On est sept à pouvoir t’aider, si tu veux.
     
    -         Avec plaisir ! »
     
     
     
    Pour la suite, je n’en reviens toujours pas.
     
    Danviou était debout, face à moi, un sourire parfait marqué aux lèvres. Il était tellement canon, avec ses trois mèches, son regard bleu marine si particulier, et son corps soigneusement bien taillé recouvert de vêtement de rockeur ! Je n’en pouvais plus. Et je l’ai enlacé dans mes bras.
     
    Qu’est-ce qui te prends, idiote ?! T’as fumé quoi ?! 
     
    J’avais la tête toute entière en feu et je ne pense pas avoir été un jour aussi rouge que celui-ci.
     
    « Lena ? Qu’est-ce que… » demanda Danviou, surpris.
     
    Sans desserrer mon étreinte, je fermai les yeux. J’allais me prendre le râteau du siècle !
     
    « Lena… »
     
    Mon cœur battait à tout rompre.
     
    « Tu m’apprécie tant que ça ? »
     
    J’écarquillai les yeux. J’ai levé la tête vers mon ami. Qui rougissait à vue d’œil.
     
    C’est moi ou il essaie d’éviter mon regard ? 
     
    Il ferma les yeux, puis les rouvrit. Et il me rendit mon étreinte.
     
    « Tu fais ça avec les autres ? » me demanda-t-il.
     
    Rouge comme je ne l’avais jamais été, je souris.
     
    « Non. »
     
    Il resserra ses bras.
     
    « Ca me rassure… »
     
    Et ma mère nous appela pour manger.
     
     
     
    Nous descendîmes dans un silence gêné et, par un regard, on se mit d’accord pour ne rien dire aux autres que ce qu’il venait de se passer. Et faire comme s’il ne s’était rien passé…
     
    « Au fait, Lena, commença Danviou, en fait, j’était venu dans ta chambre pour te dire que je t’ai fait un deuxième tableau… »
     
    Je souris, heureuse.
     
    « Merci beaucoup, Danviou ! »
     
    Et j’ouvris la porte de la salle à manger après avoir déposer un dernier baiser sur la joue de mon ami.

    ☯ Chapitre VIII : Euh, on se connaît ? Je ne crois pas.
     
     
     
    Anoth avait aidé ma mère à préparer le repas, et il était succulent ! Puis, quand tout le monde eu fini de manger, mon père nous proposa d’aller nous distraire dans le jardin, puisque nous étions l’été et que c’était à cette heure-ci que la température était la meilleure, et nous avons accepté avec grand plaisir. Mes parents allaient passer la soirée chez des connaissances.
     
    Le soleil commençait à peine à disparaître au loin, donnant au ciel des couleurs chaudes et reposantes.
     
    Aphrodite m’emmena dans un coin isolé du jardin.
     
    « Raconte.
     
    -           Raconte quoi ? ai-je demandé.
     
    -           Il s’est passé quoi, avec Danviou ?
     
    -           Euh…
     
    -           Ah ! Je connais cet air coupable. Je me disais, aussi ! C’est louche quand une fille et un garçon se retrouvent seuls dans une pièce et qu’il n’en sort aucun bruit !
     
    -           Ce n’est pas ce que tu crois !
     
    -           Menteuse. Alors ? Avec lui, ça devait être chaud !
     
    -           QUOI ?! ai-je hurlé en devenant rouge comme une pivoine. Mais pas du tout !! Je te l’ai dit ! Ce n’est pas ce que tu crois !
     
    -           Ben alors vous avez fait quoi ? demanda-t-elle, un air déçu sur le visage.
     
    -           Rien du tout.
     
    -           J’te crois pas.
     
    -           Pourtant c’est la vérité.
     
    -           Alors pourquoi t’étais toute rouge quand tu t’es mise à table ?
     
    -           …ben…
     
    -           Les autres commencent à rappliquer.
     
    -           Je l’ai enlacé, il m’a rendu mon étreinte, on s’est mis d’accord pour ne rien dire et tout oublier, et on est arrivé !! me suis-je empressée de déballer en vitesse grand V avant que les autres ne se mêlent à la discussion.
     
    -           Ben tu vois, quand tu veux, me sourit Aphrodite.
     
    -           Ne dis rien aux autres, s’il te plaît…
     
    -           Promis ! »
     
    Et le reste de la troupe arriva.
     
    « De quoi vous parler, toutes les deux ? interrogea Poséidon.
     
    -           On s’est mises d’accord sur la date de notre prochaine sortie shopping, mentit Aphrodite.
     
    -           Faites comme si j’étais pas là. » dit Poséidon en faisant mine de partir incognito.
     
    On éclata de rire.
     
    Merci, Aphrodite… 
     
     
     
    On a fait une partie de foot jusqu’à au moins 20h00, puis Shizuka et Anoth, qui s’entendent comme chien et chat, commencèrent à se battre. Danviou et Arès les rejoignirent assez rapidement, suivit de près par Poséidon. Aphrodite les regardait en soupirant tandis que Sally tentait en vain de les stopper. Bataille générale.
     
    « Et tu veux sortir avec un gamin pareil ? » soupira (à nouveau) mon amie.
     
    Je regardai Ledit gamin, qui était justement en train de défier Anoth en duel.
     
    « Peut-être. » ai-je répondu.
     
    Aphrodite me regarda avec une drôle d’expression.
     
    « T’as des goûts bizarres.
     
    -           Tu veux parler de toi et Arès ?
     
    -           Diablesse.
     
    -           Je te renvoie le compliment. »
     
    Pour info, Aphrodite et Arès sont en couple depuis un bon moment, déjà…
     
    Anoth venait d’accepter le duel de Danviou. Ils allaient le débuter lorsqu’ils se prirent tous les deux un coup de poing de Shizuka sur la tête, leur hurlant de se calmer.
     
    « Tu peux parler, espèce de furie ! » balança Anoth.
     
    Il n’aurait jamais dût dire cela. Ladite furie le frappa tant de fois qu’il faillit à plusieurs reprises être envoyé sur orbite…
     
     
     
    La soirée se termina devant un film, dans le salon, Sally et moi en train de panser les blessures de nos amis.
     
    « Bande de barbares. » lâcha Aphrodite.
     
    Danviou allait répliquer lorsque je m’interposai :
     
    « Ca suffit, maintenant ! Tout le monde se calme, c’est compris ? Je ne veux plus de bagarre pour aujourd’hui ! Stop !! »
     
    Ils me regardèrent tous, sidérés.
     
    Danviou baissa les yeux.
     
    « Hum, ouais… T’as raison. Allez, les gars, on se calme. »
     
    Les autres acquiescèrent.
     
    « Merci. » les remerciai-je d’un ton sec.
     
    Il n’y eu plus aucun bruit pendant un bon moment. Super, j’avais réussi à plomber l’ambiance. Je ne pus m’empêcher de me sentir un peu gênée, après tout, ils ne faisaient que s’amuser…
     
    Soudain, la porte d’entrée s’ouvrit sur mes parents et… d’autres personnes que je ne connaissait pas.
     
    « Bonsoir ! s’exclama ma mère, toute souriante.
     
    -           Bonsoir, ai-je répondu
     
    -           Salut Lena, commença une des personnes dont j’ignorai la connaissance jusqu’à présent.
     
    -           Comment ça va, depuis tout ce temps ? » continua une autre personne.
     
    J’écarquillai les yeux. Comment ça, depuis tout ce temps ? On se connaît ? J’ai regardé mon père avec insistance mais il ne sembla rien remarquer.
     
    « Ben alors, Lena ? Tu ne te souviens pas de nous ? » lança encore une troisième personne.
     
    Je les ai regardé les uns après les autres.  Ils étaient trois, deux hommes, un de grande taille avec un long manteau couleur terre, l’autre un peu plus petit avec une veste en cuir noir, et une femme bien élancée, avec de longs cheveux blond platine et les yeux bleu électrique. Et des vêtements moulants couleur sang.
     
    Au secours… 
     
    Ils me regardaient tous. Les yeux de ma mère semblaient me dire « Ben, allez, qu’est-ce que tu attends pour saluer ces personnes que tu connais très bien ? » et ceux des invités indiquaient que leurs propriétaires attendaient une réponse.
     
    « Veuillez excuser notre amie, elle était dans le comas, hier, et subit quelques trous de mémoire. Il va falloir attendre un peu avant que ses souvenirs lui reviennent. » dit une voix derrière moi.
     
    Je me suis retournée, face à Shizuka, qui venait de me sauver la mise.
     
    Merci beaucoup !!!! 
     
    « Des problèmes de mémoire ? s’inquiéta la femme en vêtements rouges.
     
    -           Oui, mais ce n’est que passager, son état s’arrangera d’ici peu. »
     
    Et Anoth vient de prendre la relève ! Décidément, je suis bien entourée, moi !
     
     
     
    Danviou se leva et déclara :
     
    « Si vous voulez bien nous excuser, il se fait tard, et demain nous avons un entraînement très spécial. Nous devrons nous lever tôt, alors permettez-nous de prendre congé. »
     
    Il s’inclina rapidement et nous fit signe de le suivre. Nous sommes tous montés à l’étage supérieur, laissant derrière nous mes parents et leur invités étonnés de l’extrême politesse de mon ami.
     
    Je m’arrêtai sur place.
     
    Un entraînement spécial ? Se lever tôt ? Mais je ne veux pas me lever tôt, moi !! Et je ne veux pas non plus d’un entraînement spécial !
     
    Sally me tira par le bras.
     
    « Allez, viens, on va s’amuser dans une chambre, murmura-t-elle, Danviou ne te le dira pas, mais il a bien vu que tu étais mal à l’aise. Gentil comme il est, il a voulut t’aider. »
     
    On avait continué de marcher, et je m’arrêtai de nouveau.
     
    « Ca veut dire qu’il n’y aura pas d’entraînement, demain matin ? » ai-je demandé, pleine d’espoir.
     
    Sally se mit à rire avant de me répondre :
     
    « Pour être honnête, je n’en sais rien. Si Danviou veut qu’on s’entraîne, c’est au petit matin qu’on est au courant ! Il doit se prendre des coups de massue sur la tête, pendant la nuit, pour qu’une idée pareille lui vienne à l’esprit ! »
     
    On se tordit de rire en entrant dans la pièce où nos amis nous attendait.
     
    « Je savais pas qu’on avait des pintades, dans cette maison, lança Poséidon en entendant nos gloussements.
     
    -           T’es bien de la poiscaille, toi, répliqua Arès.
     
    -           Répète ?
     
    -           Tu préfère poulpe ou poisson clown ?
     
    -           Espèce de… »
     
    Poséidon réagit au quart de tour et commença à se battre contre Arès. Deux bagarres en une demi-heure. Je priai pour que Danviou, Anoth ou Shizuka ne les rejoigne pas. Et personne ne les rejoignit.
     
    Mais personne ne tenta de les arrêter non plus. Anoth faisait le commentateur du combat comme si c’était un match de foot, Shizuka jouait les critiques avec Aphrodite, Sally se contentait de regarder, et Danviou partait dans la pièce voisine. Au bord du désespoir, je partis rejoindre ce dernier avant de mettre une gifle aux deux combattants.
     
     
     
    La pièce voisine devait être celle de mon ami blond, vu le nombre de tableaux, rouleaux de tissus, etc. qui étaient disposés un peu partout.
     
    « Danviou ? Ca ne va pas ? » demandai-je à mon ami, qui se trouvait dos à moi.
     
    Il se retourna.
     
    « Si, si, ça va, répondit-il en retournant à son travail (d’ailleurs, que faisait-il ?), mais je vois que je ne suis pas le seul à entrer dans la chambre de quelqu’un parce que je m’inquiète, hein ! »
     
    On se sourit, puis, un peu gênée, je fis :
     
    « Euh, oui, c’est vrai. Mais moi je ne t’ai pas surpris en train de dormir.
     
    -           C’est pas faux. » avoua-t-il.
     
    J’ai éclaté de rire.
     
    « Tu n’essaie pas d’arrêter les deux zouaves ? me demanda-t-il.
     
    -           Non. Si je suis venue de rejoindre, répondis-je, c’est justement pour éviter de leur coller une gifle à chacun. De plus, tu n’es pas le dernier à te jeter dans la bagarre. Je voulais m’assurer que tu ne préparais pas un plan pour les surprendre.
     
    -           Mais oui, c’est cela.
     
    -           Tu ne me crois pas ?
     
    -           Pas le moins du monde.
     
    -           Pourtant c’est vrai.
     
    -           Bien sûr.
     
    -           T’as fini, avec ton air imperturbable ?
     
    -           Aucune idée.
     
    -           Au… oh tais-toi. »
     
    Danviou éclata de rire.
     
    Aphrodite entra dans la chambre, un sourire narquois aux lèvres.
     
    « Bah alors, les tourtereaux ? On se fait des mamours en cachette ?
     
    -           Non mais qu’est-ce que tu racontes ?! » hurla-t-on en chœur, Danviou et moi.
     
    La belle jeune femme s’avança de sa démarche de mannequin, toute souriante, et déclara :
     
    « Lena m’a expliqué votre petite histoire de tout à l’heure, chère Andouille. »
     
    Ladite Chère Andouille me regarda les yeux ronds, l’air de dire « Mais putain pourquoi t’as tout dis ? On était pourtant d’accord ! ».
     
    « Désolée, ai-je plaidé, mais elle fiche trop la pression… J’ai craqué… »
     
    Le regard de la Chère Andouille vira au rouge (métaphoriquement, hein !), toisant Aphrodite avec des yeux qui, s’ils avaient été remplacés par des revolvers, l’aurait achevée en moins de deux.
     
    Aphrodite leva les mains aux niveau des épaules.
     
    « Houlà, ne me regarde pas comme ça, tu sais, je n’ai fais que poser des questions, rien de plus. Mais rassure-toi, j’ai promis à ta petite amie de ne rien dire aux autres. »
     
    Elle tapota la tête de Danviou, qui la fixait les bras croisés.
     
    « Ce n’est pas ma petite amie. » affirma-t-il d’un ton remplit de sincérité.
     
    Elle haussa les épaules.
     
    « Si tu le dis. »
     
    Sally entra à son tour.
     
    « Lena, tu peux venir m’aider, s’il te plaît ? Poséidon et Arès ont fini de se battre, il faut refaire les pansements.
     
    -           D’accord, je te suis. » ai-je dis en souriant.
     
    Et je sortis de la chambre, prenant un air dégagé, dissimulant le poignard invisible que je venais de me prendre dans le cœur.
     
     
     
    Il devait être dans les trois heures du matin, et je n’avais encore pas fermé l’œil depuis que je m’étais couchée, c’est-à-dire à vingt-trois heures. Je tournais dans mon lit, tentant désespérément de ne pas penser à la veille.
     
    Je voyais encore dans ma tête le visage de Danviou affirmant que je n’étais pas sa petite amie d’un ton plus que sincère. C’était la vérité, je n’étais pas sa petite amie, mais, pour une raison que j’ignore, ça m’avait fait mal.
     
    J’ai secoué la tête.
     
    Oublie… ai-je pensé.
     
    « Ce n’est pas ma petite amie… Ce n’est pas ma petite amie… Ce n’est pas ma petite amie… ».
     
    Cette phrase se répétait sans cesse dans ma tête. J’avais beau essayer d’oublier, je n’y arrivais pas.
     
    Le grincement lointain de la porte d’entrée de la villa m’arracha subitement à mes tourments. Je sortis de ma chambre le plus discrètement possible, évitant d’alerter toute la villa, et je me dirigeai vers les escaliers, qui donnaient directement vue sur la porte d’entrée. Ma nuisette n’étant pas très large (pour ne pas dire moulante), je pouvais facilement me cacher derrière les colonnes qui retenaient le plafond.
     
    La porte d’entrée était restée ouverte, ce qui signifiait que quelqu’un était rentré, et non sortit. J’ai scruté tout le hall d’entrée du haut des escaliers et, une fois que fus sûre qu’il n’y avait personne, je descendis en bas et je me suis dirigée vers la porte du salon, qui était elle aussi ouverte. J’entrai dans la pièce à pas de loup et je me suis cachée derrière un meuble. L’intrus se trouvait alors dos à moi, en train de fouiller dans des tiroirs.
     
    Mais qu’est-ce qu’il cherche ? Il n’a rien qui ait de la valeur, dans ces tiroirs… 
     
    C’était une personne de grande taille, une femme, à en juger par ses formes. Cette nuit, c’était la pleine lune, et elle me fut d’une grande aide. La femme portait des vêtements moulants de couleur rouge sang et ses longs cheveux étaient d’un blond clair qui paraissait blanc à la lueur de la lune.
     
    Mon cœur rata un battement. De longs cheveux blond clair et des vêtements de couleur sang ?
     
    L’image de la jeune femme qui était en compagnie des mes parents me revint soudainement à l’esprit.
     
    C’est pas vrai !! 
     
    Horrifiée, j’essayai de calmer mon cœur. Cette femme était une voleuse ? Je l’entendis se rapprocher du meuble derrière lequel j’étais cachée. Il allait falloir que je passe à l’acte, sinon… Telle une tigresse, je sortis de ma cachette et je me jeta sur la voleuse. Je la plaqua au sol, écartant ses mains comme sur une croix.
     
    « Qu’est-ce que vous faites là ? » ai-je demandé de ma voix la plus terrifiante possible.
     
    La jeune femme écarquilla les yeux.
     
    « Seriez-vous devenue muette, pendant ces quelques heures ? ironisai-je.
     
    -           Serais-tu devenue suicidaire, gamine ? » répliqua-t-elle du tac au tac.
     
    Elle sourit machiavéliquement.
     
    « Pauvre folle. »
     
    La voleuse libéra ses mains d’une force que je n’aurait jamais devinée et me jeta contre le mur d’une violence inouïe. Une douleur atroce vint alors me pourfendre le crâne. En percutant le sol, je pu remarquer le filet de sang qui coula de ma bouche. J’ai tenté de me relever, mais la brute en face de moi m’en empêcha vivement en me soulevant par le cou.
     
    « C’est donc toi, la fameuse Lena… » commença-t-elle.
     
    Hein ? La fameuse ? ai-je pensé, incapable de parler à cause du choc.
     
    « Alors comme ça, tu donne vie à des personnages irréels, continua-t-elle, comment as-tu fait ? »
     
    Même si je le savais, je ne vous dirais rien ! répondis-je mentalement, sans qu’elle ne puisse m’entendre.
     
    Ma vue commençait à se brouiller, mais je pu distinguer le sourire effrayant de mon ennemie.
     
    « Hum, je vois. La loi du silence, hein ? Très bien. Mais je doute que tu puisse te retenir de parler encore très longtemps. »
     
    D’un geste de sa main libre, elle fit apparaître un tourbillon noir.
     
    « Grâce à ce vortex, je vais t’emmener quelque part. Mais avant, écoute bien. »
     
    N’ayant pas vraiment le choix, je tendis l’oreille et entendis des cris, des hurlements, des plaintes et des claquements de fouets.
     
    « Tu entends ces voix ? Je te présente le vortex qui mène directement dans un monde où tout n’est que torture et souffrance pour l’éternité ! »
     
    J’ai écarquillé les yeux. J’avais tellement peur que je n’osait même plus quitter du regard le vortex noir invoqué.
     
    « Ah, j’aime ce regard. La peur incarnée ! » jubilait la jeune femme.
     
    Ma vue se brouilla un peu plus. Pas à cause du choc mais plutôt à cause des larmes qui me montaient aux yeux. Cette femme était effrayante. Soudain, une idée me vint à l’esprit. Toute ma vie j’avais imaginé toutes sortes de combats improbables et je les avait fait subir à mes personnages. Leurs techniques de combat étaient rester dans ma mémoire, aussi défectueuse soit-elle. Ordonnant à mes larmes de ne pas couler, j’essayais de trouver une nouvelle technique pour que la blonde élancée me lâche.
     
    Bingo ! 
     
    D’un coup de pied, j’ai frappé l’aisselle de mon adversaire, l’obligeant à lâcher mon cou. Sans lui laisser le temps de faire un autre geste, je saisis le vase se trouvant là par hasard et lui lança dessus. Dommage pour moi, la femme le brisa d’un revers du bras… Mais je ne comptais pas me faire tuer ! Elle se jeta sur moi.
     
    Mon « plaquage » contre le mur avait laisser tomber quelques gravas au sol. J’en pris un, lui balança au visage et l’empêcha de m’atteindre.
     
    J’ai profité du moment et j’ai fait la première chose qui me vint à l’esprit : aller réveiller Shizuka.
     
     
     
    La jeune femme aux cheveux d’ébène dormait lorsque je lui ai sauté dessus en criant son nom. Mais j’ignorais qu’elle dormait avec un poignard sous son oreiller…
     
    « Que… Lena ? demanda-t-elle, surprise. Mais qu’est-ce que tu fiche debout à une heure pareille ?!
     
    -           Shizuka ! criai-je, apeurée.
     
    -           Hé, m’interrompit mon amie, calme-toi, d’abord. Respire.
     
    -           On a pas le temps ! »
     
    J’étais essoufflée, les larmes coulant à flots sur mes joues et j’avais peur.
     
    La femme blonde en vêtements moulants entra dans la pièce.
     
    « Alors comme ça on espère m’échapper, gamine ? sa voix sonnait comme des milliers de crissements - vous savez, ce bruit atroce lorsque l’on appuie très fort une craie sur un tableau noir. Oh, mais je vois que tu m’apporte une autre proie. Comme c’est gentil. »
     
    Shizuka s’interposa en moi et l’ennemie, son poignard de chevet à la main.
     
    La blonde haussa un sourcil.
     
    « Qu’espère-tu faire avec cette misérable lame ?
     
    -           Te faire taire. »
     
    Mon amie fonça sur la femme vêtue de rouge à une vitesse fulgurante et lui asséna un coup de couteau au niveau de la clavicule droite. Son adversaire la repoussa, la faisant voltiger jusqu’au lit, qu’elle heurta avec violence. Je me suis précipitée pour l’aider.
     
    La blonde élancée se jeta sur nous, les poings fermés.
     
    « Vous allez mourir, monstres ! » hurla-t-elle.
     
    Alors que l’heure était grave, une pensée me traversa l’esprit.
     
    Monstres ? 
     
    Elle vola jusqu’à la porte.
     
    Shizuka venait, d’un coup magistralement bien placé, d’envoyer l’ennemi au tapis. La femme se releva, chancelante, alors que mon amie venait de récupérer son poignard.
     
    « J’vais t’dire une chose, la Pimbêche… » déclara-t-elle d’un ton menaçant.
     
    Shizuka s’avança pour se tenir face à la blonde.
     
    « Ne réveille jamais la D.Q. lorsque celle-ci dort. Pigé ? »
     
    La blonde hocha la tête, la peur se lisant dans ses yeux. Lorsque Shizuka se retourna vers moi, j’ai remarqué que ses yeux étaient devenus noirs. Mais au premier clignement de cils de sa part, ils reprirent la couleur gris néant qu’il avaient au départ.
     
    Le reste du groupe déboula dans la pièce.
     
    « C’est maintenant que vous arrivez, les retardés ? » soupira Shizuka.
     
    Et, comme pour changer, Anoth a vu rouge du tac au tac.
     
    Et, comme pour changer, lui et Shizuka se sont battus.
     
    Et, comme pour changer, ils ont vite été rejoins par les autres garçons.
     
    Finalement c’est pas l’arrivée d’une grande blonde élancée complètement déjantée qui va changer quelque chose dans ce groupe…
     
    J’ai soupiré en souriant.
     
    Arès attrapa la blonde et la flanqua dehors, sous le regard rassuré de mes parents. Aucun d’entre eux ne sus, pour le vortex, et c’était mieux comme ça !
     
    Tout le monde alla se recoucher après que Danviou soit sûr et certain que je dormirais le reste de la nuit avec Aphrodite. Mais je ne pus refermer l’œil. J’ai attendu deux heures, histoire d’être sûre que personne ne sois encore réveillé, et je suis partie prendre l’air dans le jardin. J’ai regardé l’heure sur l’horloge du salon que l’on apercevait de la baie vitrée. Quatre heures et demi du matin. Je dus me faire une raison, la nuit était terminée pour moi.
     
    L’air était frais et doux, aussi avais-je pensé à attraper une veste avant de sortir. J’ai remarqué que Wolf était lui aussi venu se rafraîchir, et j’ai caressé le gros chien tout en regardant le ciel encore noir. J’ai fermé les yeux et inspiré une grande bouffée d’air. Mais ma respiration se bloqua lorsque j’entendis un bruit derrière moi. Gardant les yeux fermés, ayant stoppé toute caresse, je fis confiance à mes oreilles et compris que quelqu’un se rapprochait à pas de loup.
     
    Un loup pas très discret puisque je l’avais entendu malgré mes oreilles à moitié sourdes.
     
    La personne était tout près, à quelques dizaines de centimètres. Je me suis retournée et j’ai serré les points, prête à me battre, et je me suis retrouvée nez à nez avec… Un chat ?
     
    « Tiens, t’es réveillée, Lena ? »
     
    J’ai écarquiller les yeux. Ce chat parlait ? Et Wolf ne réagissait pas ! J’ai fait un bond en arrière, effrayée.
     
    « Oï, ça va, flippe pas, j’suis pas un monstre, non plus ! » bougonna-t-il.
     
    J’étais à présent à plus de deux mètres de la créature, les points toujours aussi serrés.
     
    « Tu parles… ai-je commencé.
     
    -           Bah ouais, et alors ? Je te signale que tu es train de faire la même chose.
     
    -           Tu es un chat.
     
    -           Je sais. Toi aussi, tu le sais. Sérieux, Lena, va falloir faire bosser ta mémoire, parce que là ça devient grave. »
     
    Plus rond que mes yeux, ça n’existera jamais. Une petite lueur me traversa la cervelle.
     
    « Anoth ? ai-je demandé, éberluée.
     
    -           Ca y est ! Elle est réveillée ! » soupira la petite boule de poils brune et entreprit de me rappeler la création de mes personnages.
     
     
     
    C’était une nuit de pleine lune, en hiver, il y a environ quatre ans. Je revenais d’une journée vraiment nulle, le genre de journée qui vous met le moral à zéro pour le restant de la semaine. Je n’arrivait pas à m’endormir, aussi avais-je eu la bonne idée d’aller regarder la lune dans sa rondeur absolue. Avec ma discrétion légendaire, j’avais réussi à me déplacer jusqu’au balcon.
     
    Le ciel étoilé était sur son 31 ! Cette nuit-là, il y avait une panne de courant dans toute la ville. Les agents d’EDF étaient paniqués, à en croire la vitesse de leur voitures de fonction. Mes yeux étaient attirés par la splendide rondeur de la lune, si claire et pure… Puis mon regard se perdit dans la profondeur du ciel et une silhouette apparut dans mon esprit, une jeune femme aux cheveux noir ébène, les yeux gris néant, aussi profonds que le cosmos. J’ai réfléchit deux seconde, et le nom de « Shizuka » ma parut tout à fait accordé à cette personne que je venais d’imaginer.
     
    Une explosion a retentit au loin. J’ai tout de suite visualisé le dieu de la Guerre, Arès. Au départ, je l’avais imaginé en armure grecque, puis au fil du temps, c’est devenu un combattant des temps modernes. J’ai appris le lendemain qu’un bâtiment avait explosé à cause d’un court-circuit, mais c’est une autre histoire.
     
    Un courant d’air parvint jusqu’à moi et j’ai frissonné. L’image d’une petite flamme me réchauffa le cœur. Soudain, j’entendis le feulement d’un chat errant et, dans mon esprit, un chat brun sortit de la petite flamme. Il grandit jusqu’à devenir un jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux couleur feu. J’ai repensé à un livre que j’avais lu, et « Anoth » lui convenait parfaitement. Mais ce n’était pas lui qui allait me réchauffer, puisque en ce temps-là il n’existait pas. Je suis donc rentrée me rouler sous ma couette, au chaud. Je parvins à me rendormir, grâce aux rêves que je forgeais peu à peu avec mes nouvelles inventions.
     
    Le lendemain, vous vous en doutez, j’avais la tête dans le sceau. Logique, j’avais passé une quasi-nuit blanche. Et ma gueule de bois tombait pile le jour où on avait piscine, au programme d’EPS ! Franchement, quelle idée de faire de la piscine en plein hiver ! Pâle comme un cachet d’aspirine, mon prof avait accepté que je reste sur les gradins, à regarder les autres se les geler. Tandis que je me moquais discrètement des mes camarades, un jeune inconnu semblait très à l’aise dans l’eau. Il devait avoir la vingtaine et faisait des longueurs depuis un bon moment. J’ai levé les yeux vers le plafond et j’ai repensé au dieu de la Mer, Poséidon. Dans les musées, on avait l’habitude de le voir sous la forme d’un vieux barbu, imposant avec un trident. Moi, je préférais me l’imaginer comme un jeune homme au cheveux bruns comme le sable au fond de l’océan et des yeux bleu-vert comme la mer sous le soleil de midi. A la place du trident, je voyais plutôt deux sabres à la lame argentée et aux reflets bleus. Ainsi, ma version de Poséidon était née et elle alla rejoindre mes autres créations.
     
    Dans les vestiaires, Ellyn (l’espèce de grosse brute) ne m’avait pas cherché des noises, ce jour-là, ce qui m’avait parut assez étrange. J’avais décidé d’en profiter et la journée de cours s’était terminée, car tous nos profs sauf celui de sport étaient absents. Une fois chez moi, je me suis posée devant la télé et j’ai zappé sur toutes les chaînes que le satellite connaissait. Je suis tombée sur une émission qui parlait des papillons. Immédiatement, l’image d’un jeune fille de mon âge au physique féerique me vint à l’esprit. Comme je la trouvait très appropriée à Poséidon (oui, je lui avais déjà trouvé une petite amie) je l’ai nommée Sally, comme dans un livre américain très célèbre, où la Sally de l’auteur est en couple avec le dieu des Mers.
     
     
     
    Mais la mémoire d’Anoth ne pouvait pas contenir l’histoire du monde entier. Il ne se souvenais plus de la création du reste du groupe, et moi non plus.
     
    Je regardais mon ami, qui avait reprit forme humaine. Il allait ouvrir la bouche quand un hurlement retentit de la maison. Surpris, on accourut à l’intérieur pour trouver le propriétaire du cri, qui n’était autre que celui d’Aphrodite, qui venait de trouver mon lit vide.
     
    « Mais ferme-la, t’as réveillé toute la baraque ! hurla à son tour Anoth. Andouille !!
     
    -           Ce n’est pas moi qui suit en train d’hurler des injures, que je sache, contra Ladite Andouille.
     
    -            Ce n’est pas moi qui ai paniqué pour rien ! renvoya le chat. 
     
    -            Ca suffit, les deux abrutis ! » 
     
    Intervention simultanée de Shizuka et Danviou. Pendant ce temps, tous les résidents de la maison (ainsi que quelques voisins au sommeil léger) étaient debout. Puis, une fois calmée, ma mère me demanda ce que je faisait dehors à une heure pareille, et je lui répondis bêtement que je n’arrivais pas à dormir, ce qui la mit hors d’elle.
     
    « Mais tu es complètement folle de sortir en pleine nuit ! Tu sais que la maison n’est pas assez sécurisée pour empêcher des voleurs ou même des violeurs d’entrer !! Tu viens d’en faire l’expérience, en plus ! »
     
    J’ai soupiré. Ma mère était quelqu’un de très sensible, mais le fait qu’une blonde aux tendances psychopathes ait réussi à pénétrer dans la demeure ne la rassurait que très peu, pour ne pas dire pas du tout. Il était cinq heures et demi du matin, et, pour une fois, le soleil se levait en même temps que les résidents de la maison.
     
     
     
    A huit heures, nous avions un cours de théâtre, organisé par mon professeur de français. Je fus très surprise (en fait, non) par l’absence d’Ellyn. Mais ça n’a dérangé personne, bien au contraire !
     
    Aphrodite s’est conduite en véritable professionnelle, à un si haut point que ma prof en était éblouie. La pièce à jouer était « Le Médecin malgré lui » de Molière et je ne pensais pas que mes amis se débrouilleraient aussi bien, avec ou sans le texte. Anoth imitait Sganarelle à la perfection et sa querelle avec Martine (jouée par Shizuka) semblait plus que réaliste !
     
    « Ô la grande fatigue que d’avoir une femme ! déballa Sganarelle. Et qu’Aristote a bien raison, quand il dit qu’une femme est pire qu’un démon !
     
    -            Voyez vous un peu l’habile homme, répliqua Martine, avec son benêt d’Aristote ! » 
     
    Toute la classe se tordait de rire à chaque réplique, tant leur jeu était profond. Mais ça le fut moins lorsque mon tour arriva… Heureusement que la principale adjointe me sauva ! Enfin, pas vraiment. J’avais un rendez-vous chez le proviseur.
     
    Qui m’annonça que j’étais expulsée du lycée pour une semaine. 

    ☯ Chapitre IX : Comment ça je suis virée ?!
     
     
     
    Je regardais mon proviseur les yeux écarquillés. Expulsée du lycée ? Pour une semaine ?
     
    « Mais, balbutiai-je, mais pourquoi, je…
     
    -            Silence, je ne veut rien entendre. » contra la vieil homme en face de moi. 
     
    Je n’en croyais pas mes oreilles. Non seulement je me faisait virer du lycée pour une raison que j’ignorais, mais en plus mon proviseur refusait que je me défende !
     
    Je suis sortie du bureau les yeux ronds, le visage rivé vers le sol, les bras ballants le long du corps. J’étais abasourdie.
     
    Mes amis me rejoignirent à la fin des cours, devant le lycée.
     
    « Pourquoi tu n’est pas venue, pour les deux heures d’après ? » me demanda Danviou.
     
    Je l’ai regardée d’un air vide. Shizuka sembla lire dans mes pensées :
     
    « Tu es virée, c’est ça ? »
     
    J’ai fait « oui » de la tête, puis j’ai levé un doigt en l’air.
     
    « Pour une semaine ? » compris Anoth.
     
    Second hochement de tête.
     
    « Quoi ?! Mais pourquoi ?! » s’exclama Sally.
     
    J’ai haussé les épaules. Si seulement je savais pourquoi ! J’ai baissé la tête vers le sol. Les larmes commencèrent à me monter aux yeux, mais je les refoulai d’un battement de paupières. Je m’assis sur un banc non loin. Un long silence s’installa entre nous, puis Aphrodite, Arès et Poséidon accoururent vers nous.
     
    « Lena ! cria Aphrodite. Tout le monde dit que tu viens d’être virée, c’est pas vrai, rassure-moi ! »
     
    Mais elle compris que je ne pouvais la rassurer lorsqu’elle croisa mon regard.
     
    « Quoi ?! Mais comment ça, je veux dire, que… bégaya Poséidon. Mais c’est quoi ce bordel ?! »
     
    Un petit rire sortit de mes poumons. Puis j’ai croisé le regard brûlant d’impatience d’Arès et mes larmes coulèrent d’elles-mêmes. Sally m’enlaça pour me consoler, puis j’ai craché toutes les injures que je connaissait sur le lycée, le visage trempé, les points serrés, la rage au ventre. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait, ce qui durait depuis des jours, et je n’en pouvais plus.
     
    Puis j’ai réalisé une chose. J’étais virée une semaine entière, et mon proviseur m’avait prévenue que l’expulsion pourrait durer plus longtemps. Un sourire se dessina sur mes lèvres et un petit rictus s’en échappa. Mes amis, ne comprenant pas mon rire en cette situation, me regardèrent, les yeux ronds.
     
    « Une semaine, ai-je alors déclaré, c’est amplement suffisant pour que je puisse trouver la raison de mon renvoi. »
     
    Mes amis sourirent.
     
    « Excellente idée, Lena, me félicita Danviou. Et on va t’aider ! Aphrodite, Arès et Poséidon, vous faites des recherches auprès des profs. Shizuka, Anoth et moi, on va chercher du côté des élèves. »
     
    Un grand « Ouais ! » très motivé conclu cette magnifique déclaration du beau blond.
     
     
     
    De retour à la maison, il me restait environ une heure avant que ma mère ne rentre du travail. Une heure pour savoir ce qu’il venait de m’arriver. Je me suis mise au boulot, pris l’ordinateur portable de mon père et me suis installée sur mon lit. En position très pro – c’est-à-dire en tailleur avec l’ordinateur devant – j’ai fait mes recherches. De leur côté, Danviou et Anoth étaient partis rendre une petite visite à Ellyn, histoire de voir ce qu’elle savait, tandis que Shizuka et les autres se renseignaient au lycée.
     
    Tout à coup, je suis tombée sur le blog d’une fille – enfin je crois – de ma classe. J’ai écarquillé les yeux. Il y avait toute une page sur moi ! Mon nom, mon âge, ma date de naissance, mes centre d’intérêt, mes projets d’avenir,…
     
    Quand est-ce que j’ai écrit ça, moi ?! 
     
    Plus je parcourait la page, plus je trouvais des choses que seule moi était censée savoir. Mais il y avait un article qui restait incomplet : mes amis. Une flopée de questions sans réponses se tenaient les unes après les autres. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Comment peuvent-ils être amis avec elle ? Quels sont leurs liens ?
     
    Non mais genre ça vous regarde pas !! 
     
    Je continuais à lire la page. Plus j’avançais, plus je trouvais tout cela louche. Comment était-ce possible ? Comment cette fille pouvait savoir autant de choses sur moi, alors que même mes parents n’étaient pas au courant ? Mais plus loche encore, il n’y avait strictement aucun renseignement sur cette fille. Tout ce que l’on peut savoir sur elle, c’est sa classe – la mienne – et son pseudonyme « Bright ». Très recherché, comme nom… Toujours est-il que cette fille savait énormément de choses sur moi.
     
    Ça devient flippant, là… 
     
    Ma mère ouvrit la porte d’entrée… et deux secondes plus tard, elle était dans ma chambre.
     
    « Mary Scarlett Lena Blyar Heartangel !! (oui, j’ai trois prénoms et deux noms de famille) J’attends des explications, jeune fille ! »
     
    J’ai baissé la tête. Quand ma mère disait mon nom en entier et rajoutait « jeune fille » à la fin de la phrase, on pouvait tout simplement dire qu’il me restait une petite dernière seconde à vivre.
     
    « Regarde-moi, Mary. »
     
    Son ton s’était fait ferme et sans pitié. Mary est mon premier prénom, mais on m’appelle toujours Lena. Je n’aime pas quand ma mère prononce mon prénom avec autant de froideur. Soudain, je l’entendis inspirer profondément puis expirer de la même manière. Elle s’assit à côté de moi.
     
    « Mary, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » me demanda-t-elle d’un ton plus calme et plus doux. Mais je ne répondis pas, le visage toujours enfouit dans mes épaules. Ma mère retira les cheveux qui cachait mes yeux et insista :
     
    « Sais-tu au moins pourquoi tu es virée provisoirement ? »
     
    J’ai fait « non » de la tête. J’aurais bien aimé savoir… Ma mère remarqua l’ordinateur. Elle attendit un moment, comme si elle prenait le temps de lire la page.
     
    « Tu as fait des recherches ? Alors ce renvoi est une erreur. Je vais aller discuter avec ton proviseur. »
     
    Elle se leva, mais lui ai agrippé le tee-shirt.
     
    « Mauvaise idée, maman. J’ai essayé de me défendre, mais il ne m’a pas écoutée. Je ne vois pas pourquoi il changerait d’avis… »
     
    Ma mère sembla comprendre. Elle hocha la tête et me dit :
     
    « Alors je te laisse t’en charger. Mais s’il te plaît, Mary… » elle se rapprocha de moi. « Mets une gifle à celui qui t’as fait virer de ma part. » et elle sortit de ma chambre.
     
    Les yeux écarquillés, je venais de me rendre compte que ma mère était une tigresse.
     
    Ne jamais s’en prendre aux proches de ma mère, même si j’en fais partie. C’est noté ! 

    ☯ Chapitre X : Excuse pourrie. 
     
     
     
    C’est dans ce genre de situation que l’on reconnaît les vrais amis. J’vous raconte pourquoi je dis ça…
     
     
     
    Après que ma mère soit sortie de ma chambre, Danviou et Anoth sont rentrés.
     
    « Alors, qu’est-ce que ça a donné ? leur ai-je demandé.
     
    -           Ben, répondit Anoth, si on oublie qu’elle a fait une mini crise cardiaque en nous voyant, rien.
     
    -           Oh…
     
    -           Mais je ne l’ai pas trouvée très… naturelle, répliqua Danviou.
     
    -           J’te rappelle que vous êtes les deux plus beaux mecs que ce lycée ait connu, lui ai-je expliqué, c’est normal qu’elle soit mal à l’aise avec vous. Moi aussi, je l’étais, au départ.
     
    -           Mouais, je suis pas très convaincu que son comportement soit vraiment dû à cela, dit le blond.
     
    -           Le jour où Ryû trouvera le comportement d’un étranger normal, appelez-moi ! s’exclama Anoth. Ce serait vraiment super si je pouvais être le premier à détaler en courant…
     
    -           Ryû ? j’ai regardé Anoth.
     
    -           Ouais, c’est le surnom de Danviou, a-t-il répondu. C’est officiel, Lena, t’as un problème avec tes neurones. »
     
    J’ai sourit bêtement, gênée. Il n’avait pas tord, c’est pourtant moi qui lui avait donné ce surnom… Bien entendu, je ne m’en suis rappelée qu’une fois m’être tapé la honte. Cette mémoire m’en veut.
     
    « Et de ton côté, ça a donné quoi ? » me demanda Danviou.
     
    Je l’ai regardé d’un air désespéré et je les ai amenés dans ma chambre pour leur montrer la page. Une fois qu’il l’ont vue, Anoth resta bouche bée. Je n’étais pas la seule à trouver cette page étrange !
     
    « On a une idée de qui a pu faire ça ? » demanda Danviou d’un ton plus que sérieux.
     
    J’ai fait non de la tête.
     
    « Mais je sais que c’est une fille, ai-je affirmé, et qu’elle fait partie de ma classe. »
     
    Danviou sembla absorbé par quelque chose. Anoth le remarqua aussi :
     
    « Un problème, Ryû ?
     
    -           Non, a-t-il répondu, mais je pense que les autres pourront nous faire avancer… »
     
    Et, comme si ce type était devin, Shizuka, Poséidon, Sally, Arès et Aphrodite entrèrent dans la maison. Ils avaient pas l’air très contents…
     
    « ANOTH ! hurla Shizuka.
     
    -           J’ai rien fait ! se défendit ce dernier.
     
    -           Si, tu as fait quelque chose, abruti !
     
    -           Et quoi donc, je te prie ?!
     
    -           Tu es né. »
     
    Bon bah Shizuka venait de casser Anoth en deux temps trois mouvements… pour strictement rien. Normal. Mais Anoth ne comptait en rester là :
     
    « Je t’em…
     
    -           Fire, stop. »
     
    Intervention extrême de Poséidon. Pour information, « Fire » est le surnom d’Anoth.
     
    Je ne me ferais pas avoir, cette fois, saleté de mémoire ! 
     
    Anoth regarda Shizuka d’un regard de braise.
     
    « Pourquoi tu m’as engueulé, au juste, Inkoku ? » demanda-t-il.
     
    « Inkoku » est le surnom de Shizuka.
     
    Tu ne m’auras pas, mémoire ! 
     
    Shizuka regarda le jeune brun d’un air satisfait, ce qui n’inaugurait rien de bon… Et c’était le cas :
     
    « Oh, je voulais juste t’énerver. Et ça a marché ! »
     
    Anoth vu rouge et se lança à l’attaque de mon amie. Cette dernière n’étant pas d’une nature à se laisser faire, riposta. Et… bataille générale. Danviou essaya d’arrêter les deux idiots, mais se prit le poing d’Anoth. Il a vu rouge. Poséidon tenta sa chance, ce fut un échec. Arès s’y mêla. Aphrodite désespéra et partit se consoler dans sa garde-robe. Sally et moi, on a regardé les quatre crétins se battre sans risquer de faire quelque chose, sous peine de s’en prendre une…
     
    Au bout d’une demi-heure de violentes insultes et de coups déchaînés, ils se sont calmés et Aphrodite a pu ressortir de son armoire. C’est un progrès !
     
    « On voit à quel point ils s’aiment, ceux-là ! »
     
    Petite apparition de ma mère, qui a sortit la tête de la cuisine juste le temps de la bagarre, et qui est repartie aussitôt.
     
    Merci pour ton commentaire, Maman. On avait besoin de ça… 
     
     
     
    Mes amis font un boulot d’enfer. Bon, si on oublie que Shizuka a faillit envoyer quelqu’un à l’hôpital, ils ont fait du bon boulot.
     
    explication 
     
    D’après Sally – et son récit a été approuvé des autres – ils sont directement allés voir le principal du lycée. Poséidon, qui est le plus diplomate du groupe, a été désigné pour discuter de manière calme et mature avec le chef de l’établissement, et cela n’a aboutit à rien. Le proviseur demeura muet sur mon expulsion. Shizuka, que cette absence de son énervait plus que tout, craqua et manqua (de justesse) de briser le bureau du vieil homme. Arès et Sally parvinrent à maintenir la jeune femme le temps que Poséidon demanda une nouvelle fois au proviseur la raison de mon renvoi, et l’homme déballa tout d’un seul trait ! Mes amis sortirent rejoindre Aphrodite – qui se doutait que la femme aux cheveux noirs allait craquer et avait refuser d’entrer dans le bureau – avec la vraie raison de mon renvoi.
     
    fin de l’explication 
     
    J’étais sidérée. Je n’en croyais pas mes oreilles. J’étais expulsée du lycée… parce que je ne parle jamais de moi ? Aphrodite était tout aussi sidérée que moi.
     
    « Attendez, bougez pas, je vais casser les parties intimes du proviseur et je reviens ! »
     
    Shizuka commençait à sortir de la maison quand Danviou et Anoth se sont rués sur elle pour l’en empêcher.
     
    « Shizuka, articula lourdement Danviou, calme-toi, tout doux… »
     
    La jeune femme, qui ne pouvait faire le moindre mouvement, se résigna. Ma mère avait tout entendu, et demanda plus d’explications.
     
    « Le lycée est une lycée qui privilégie l’art, la musique et l’écriture. Pour le proviseur, il est important de parler de soi dans les tâches finales, c’est d’ailleurs la consigne que donne tous les profs employés. Or, Lena ne parle jamais d’elle et cela est déroutant pour les professeurs. La prof de français a exigé qu’il y remédie, car elle est un mauvais exemple pour le reste de l’établissement, d’après elle.
     
    Ma mère partit en coup de vent dans la cuisine. Je n’ai comprit pourquoi que lorsque j’ai entendu la dizaine d’assiettes se briser au sol et son hurlement retentir dans la ville entière.
     
    Surtout, ne fais aucune remarque, Lena… 
     
    Maman revint – après avoir bousillé la vaisselle – et déclara :
     
    « Je vais de ce pas voir le proviseur et lui expliquer ce que j’en pense, moi, de son renvoi ! » et elle partit de la maison.
     
    Au revoir, maman, passe une bonne fin de journée… 
     
     
     
    Après que ma mère soit partie, je suis restée plantée là, la bouche entrouverte, paralysée. Anoth s’approcha de moi :
     
    « Hé, miss, ça va ?
     
    -         Je… commençais-je, virée… lycée… moi… fermée… français… ouv… »
     
    Je me suis évanouie.

    ☯ Chapitre XI : Chanson prémonitoire… Quoi ?! 
     
     
     
    Lorsque je suis sortie de mon comas, je me suis retrouvée nez à nez avec Danviou. Mini crise cardiaque dès le réveil, ça fait toujours du bien !
     
    « Ah, tu es réveillée, dit-il en souriant alors que j’essayais de calmer mon cœur, c’est cool.
     
    -           Euh, ouais, salut… 
     
    -           Tu as repris des couleurs, affirma-t-il, c’est un bon point. 
     
    -           Comment ça ? 
     
    -           T’étais livide. Un vrai cachet d’aspirine ! 
     
    -           Ah bon ? ai-je répondu en souriant. Tant que ça ? 
     
    -           Je te le jure. Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? 
     
    -           J’en sais rien. Ça fait combien de temps que je dors ? 
     
    -           Hum, je dirais environ quatre heures. » 
     
    J’ai reposé la tête sur l’oreiller. Décidément !
     
    « Et dire qu’il y a un mois de cela, je trouvais ma vie monotone et ennuyeuse… » ai-je pensé à voix haute.
     
    Danviou ria deux secondes puis me regarda dans les yeux, un sourire malicieux sur le visage. Qu’il était beau !
     
    « Tu veux manger un morceau ? » demanda-t-il en entendant mon estomac se réveiller.
     
    J’ai acquiescé en rougissant. Pourquoi, quand je me retrouve seule avec Danviou, il se passe un truc débile ? C’est une malédiction ?
     
     
     
    Anoth m’a préparé un repas succulent que mon très cher estomac a bien apprécié. Puis je suis allée prendre une douche, non sans redouter bêtement que je me retrouve encore dans une situation pas possible. Un type louche serait encore capable de déparquer par la fenêtre et de pointer une arme sur la jeune fille en train de se doucher que j’étais ! Heureusement pour ma pudeur, il ne s’est rien passé.
     
     
     
    Après cela, je suis restée dans ma chambre toute la soirée pour essayer d’écrire une chanson. Je n’ai pas trouvé d’idée, jusqu’à ce que je pense à Danviou.
     
    Une magnifique chanson m’est venue à l’esprit. Un duo.
     
     
     
    Bleu : Lena
     
    Rouge : Danviou
     
    Vert : duo
     
     
     
     
     
    refrain
     
    Aa~
     
    Ce sentiment transparent
     
    me transperce le cœur à coups ardents.
     
    Sentiment inconnu
     
    Aa~
     
    Pourquoi je ne trouve aucune issue ?
     
     
     
    Mon cœur balance et refuse de se calmer
     
    Pourquoi toutes ces pensées ?
     
    N’ai-je pas le droit de te parler sans que tout commence à déraper ?
     
    Hé~
     
    Il y a quelque chose que je voulais te dire,
     
    Mais je crois que ce n’est pas la peine de te déranger…
     
     
     
    1er couplet
     
    Quelle robe mettre aujourd’hui ?
     
    Quels accessoires accorder avec ça ?
     
    Je me regarde dans un miroir,
     
    Comment être sûre que ça te plaira ?
     
    Aa~ !
     
     
     
    Je m’habille de manière a être mignonne,
     
    Malgré mes sourires et mes fausses assurances
     
    Je ne pourrais supporter que tu me rejette,
     
    C’est pour cela que j’essaie de rester discrète…
     
     
     
    Milles questions arrivent et stagnent
     
    Dans ma petite tête pas habituée à tout cela.
     
    Une femme me murmura :
     
    « tu deviens adulte »
     
    Préfère-tu les ados ou les femmes matures ?
     
     
     
    Refrain
     
    Aa~
     
    Ce sentiment transparent
     
    Me serre le cœur fortement.
     
    Ce sentiment tant redouté
     
    Ah, je ne peux le supporter.
     
     
     
    Mon cœur balance et refuse de se calmer,
     
    Pourquoi toutes ces pensées ?
     
    N’ai-je pas le droit de te parler sans que tout commence à déraper ?
     
    Hé~
     
    Il y a quelque chose que je voulais te dire…
     
    Mais tout disparaît dans un sourire.
     
     
     
    2ème couplet
     
    Les mains moites et la tête brûlante,
     
    Je te regarde au loin, tu es brillante…
     
    C’est atroce, douloureux, de te voir sourire,
     
    Et de voir que tu m’évite…
     
     
     
    Suis-je si menaçant ? Je t’en prie, ne m’évite pas,
     
    Ah, ma belle, parle-moi,
     
    Ah, mon ange, ne m’évite pas…
     
     
     
    …un sentiment ardent~ (sentiment ardent) m’enveloppe tendrement… (tendrement)
     
    une sensation enivrante (ah~ !) je me laisse envelopper… Ah !
     
     
     
    refrain plus 3ème couplet
     
    Je me laisse flotter
     
    Dans cet univers démesuré.
     
    Mon cœur se relâche peu à peu
     
    Blottit contre le tien, heureux !
     
     
     
    Aa~ je peux enfin me montrer / je peux enfin lui parler
     
    Je peux lui montrer à quel point / je peux lui dire à quel point
     
    …ce moment est celui que j’attendais !
     
     
     
    Ah, ce sentiment envoûtant,
     
    Me transperce le cœur violemment
     
    Ah, sensation inconnue,
     
    Je peux le dire…
     
     
     
    J’ai trouvé une issue !
     
     
     
    Mon lycée m’avait expulsée pour une semaine parce que je ne parlais jamais de moi. J’ai regardé ma feuille. Je me suis rendue compte que le rouge qui enveloppait les paroles de Danviou étaient les mots que j’aimerais qu’il pense de moi. Cette chanson pourrait très bien être chantée par une seule personne, à près tout… Mais j’avais écrit ces paroles en pensant à ce qu’il m’arrivait en ce moment même. Finalement, cette expulsion provisoire aura servit à quelque chose !
     
    Il était 22h. Houlà, ça faisait plusieurs heures que je cherchais des rimes ! Je suis descendue jusqu’au jardin, il fallait que je me change les idées. Je pouvais me coucher à n’importe quelle heure, puisque je n’avais pas cours, le lendemain !
     
    Les étoiles étaient sublimes, ce soir-là. Allongée au sol, je les ai admirées pendant un moment. Soudain, une étoile filante passa dans mon champ de vision. J’ai fermé les yeux et je me suis vue, moi, à huit ans.
     
     
     
    Il était sept heures du soir, et ma mère me disait de venir manger. J’étais dans ma chambre qui, à l’époque, était pleine de peluches et de bandes dessinées. Le repas s’était passé sans encombre, mais mon père n’était pas là. Son travail était plus important si nous voulions garder notre mode de vie… Quoi qu’il en soit, le repas s’était passé dans le calme absolu – pour ne pas dire dans un silence de mort – et j’étais repartie aussitôt dans ma chambre. Moins j’étais en contact avec mes parents, mieux ça irait pour moi.
     
    Si je me souviens bien, c’est ce soir-là que j’ai commencé à avoir une passion pour la musique, surtout pour la création de paroles.
     
    N’ayant pas envie de jouer avec mes peluches comme une gamine l’aurait fait, j’ai prit un papier et un crayon et j’ai écrit. J’ai écrit à peu près tout ce que j’avais sur le cœur, tout ce que je ne pouvais pas dire à mes parents. Puis plus j’écrivais, plus les mots rimaient entre eux. Soudain, les phrases devinrent plus courtes, plus rythmées, et bientôt une chanson  était née.
     
    Bon, je l’admets, ce n’était pas du grand art, mais c’était un bon début ! Cette chanson m’avait tellement satisfaite que j’avais décidé que je ferais des études de créations poétiques. Au final j’ai atterris dans une classe de musiciens, mais j’étais heureuse de pouvoir laisser libre court à mon imagination.
     
    Malheureusement j’ai eu du mal à écrire mes peines quand le travail réalisé devait être affiché… Et ça m’a valut ce renvoi temporaire.
     
    Danviou sortit de la maison et vint me rejoindre, accompagné de Wolf.
     
    « Comment vas-tu ? me demanda-t-il alors que la boule de poils noirs se couchait à côté de moi.
     
    - Bien, merci, ai-je répondu.
     
    - A quoi pensais-tu, Diablesse ? »
     
    Je l’ai regardé en simulant un air offusqué. On a éclaté de rire. J’ai immédiatement repensé à ma chanson. Préfères-tu les ados ou les femmes matures ? Mon cœur rata un battement. Je ferais bien de lui poser la question, histoire d’être sûre…
     
    J’ai secoué la tête. Malheur, le beau gosse blond assit à mes côtés s’en aperçut.
     
    « Un problème ? »
     
    Argh !
     
    « Non, non, rien, je t’assure. » ai-je répondu en souriant.
     
    Mais il n’était pas décidé à me croire. Il me prit la tête avec ses deux mains et plongea son regard bleu marine dans mes yeux noisette. J’ai écarquillé les yeux. Il faisait quoi, là ?!
     
    « Lena, quand vas-tu cesser de me mentir… » a-t-il déclaré en soupirant.
     
    J’ai sourit bêtement. Décidément, on ne peut rien lui cacher !
     
    « Désolée, me suis-je excusée, mais je pensais à quelque chose d’assez… embarrassant.
     
    -           De quoi s’agit-il ? »
     
    J’en étais sûre. Je savais qu’il allait me demander cela. La prochaine fois je me contenterais de sourire bêtement, sans donner d’explications !
     
    « Rien, oublie, ce n’est pas important. »
     
    Il fallait que je me sorte de là. Si je lui disais que j’avais écris une chanson pour lui et moi, ça n’irait plus du tout ! Ca ferait trop plaisir à Aphrodite…
     
    « Lena, tu peux tout me dire, tu sais, insista-t-il.
     
    -           Pas cette fois, ai-je affirmé.
     
    -           Si. »
     
    Alors que je me levais, Danviou m’attrapa le poignet et me força à me rassoir. Son regard était plus que sérieux. Mon cœur cessa de battre. Que m’arrivait-il ? Je me sentais rougir, mes joues me brûlaient. Il ne me quittait plus des yeux, impossible de dévier son regard. Mon corps était comme paralysé, incapable de faire le moindre mouvement. Et Wolf qui roupillait bien sagement !
     
    « Lena… » commença mon ami.
     
    J’ai ravalé ma salive. Par tous les dieux qu’il était beau ! J’aurais été capable de f          aire n’importe quoi s’il me l’avait demandé !
     
    « Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda-t-il, les sourcils froncés.
     
    -           …rien… ai-je réussis à articuler, je t’assure… je… »
     
    Je n’ai pas réussit à finir ma phrase. Nos deux visages étaient beaucoup trop près. Plus je regardais ses yeux, plus je me sentais comme aspirée par ce regard couleur profondeurs des mers.
     
    « Je… essayai-je encore une fois.
     
    -           Chut… » m’interrompit Danviou.
     
    Il m’enlaça de ses bras musclés d’une manière tendre et posa ses lèvres sur les miennes. J’ai fermé les yeux. J’avais l’impression de voler dans une multitude de nuages dorés dans cette sensation était douce. Se furent les plus belles secondes de mon existence ! Lorsque nos bouches se décollèrent l’une de l’autre, nos regards se sont de nouveau croisés. Soudain, Danviou écarquilla les yeux et se releva à une vitesse fulgurante.
     
    « Ah ! Pardon ! Je… bégaya-t-il, gêné, je ne voulais pas… Désolé !
     
    -           Ce n’est pas grave, Danviou… » l’ai-je rassuré en souriant.
     
    Je me suis relevée à mon tour et le suis approchée de lui. J’ai déposé un nouveau baiser sur ses lèvres et lui ai prit la main.
     
    « J’ai quelque chose à te montrer. » lui ai-je dit.
     
     
     
    J’ai montré à mon ami la chanson que je venais d’écrire. Il l’a lue sans dire un mot puis me regarda. Vous vous doutez bien que j’étais rouge pivoine. Il s’approcha de moi et me sourit :
     
    « Je ne savais pas que tu lisais les pensées des gens, Lena. » déclara-t-il.
     
    J’ai éclaté de rire.
     
    Et j’ai tout de suite arrêté quand j’ai compris. J’ai écarquillé les yeux.
     
    « Tu… ai-je bégayé, t’es sérieux ? »
     
    Danviou ria à son tour.
     
    « Bien entendu ! » a-t-il affirmé en souriant de toutes ses dents (extrêmement blanches, d’ailleurs.)
     
    Il me prit dans ses bras.
     
    « Quand est-ce qu’on se le fait, ce duo ? »
     
    On a éclaté de rire, et je lui ai dit que c’était quand il voulait ! On s’est embrassé tendrement.
     
     
     
    Ça aurait pu durer longtemps si Anoth n’avait pas débarqué dans ma chambre en hurlant.
     
    « Ryû !! T’es là ?! Que… Aaaaahh !!! »
     
    Eh oui, l’abruti de cuisinier venait de nous surprendre en train de nous embrasser. Danviou, alias Ryû, était aussi embarrassé que moi, à en voir la couleur de ses joues.
     
    « Anoth, si tu pouvais éviter d’hurler comme si tu venais de rencontrer un cadavre, ce serait franchement cool… sortit le jeune blond.
     
    -           …désolé, mec… s’excusa le jeune brun. C’est juste que… Tu… Je ne pensais pas te surprendre en train… en train d’embrasser ta Créatrice…
     
    -           Anoth, suis-je intervenue, je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler Créatrice.
     
    -           Oh putain j’y crois pas !! »
     
    Shizuka était derrière Anoth et avait mit un temps avant de comprendre ce qu’il se passait. Elle vient de réagir.
     
    « Cousin, tu… Tu… T’as… »
     
    Décidément elle ne s’en remet pas. Et qui appelle-t-on, dans ce groupe, quand on ne se remet pas de quelque chose ?
     
    « Oh purée, continua mon amie, oh purée… Aphrodite !! »
     
    On appelle Aphrodite Colombyn, bien entendu ! La professionnelle des couples, puisqu’il y a peu de cela, elle était la seule fille à avoir eu un petit ami ! La seule personne qu’il ne fallait pas prévenir…
     
    Aphrodite arriva – habillée en nuisette moulante pourpre très sexy – et demanda pourquoi un tel bouquant.
     
    Pourquoi est-ce Danviou qui lui a expliqué ?
     
    Pourquoi est-ce qu’elle m’a félicitée pendant une heure ?
     
    Et surtout…
     
    Pourquoi a-t-elle prévenu ma mère ?!

    ☯ Chapitre XII : "Amour, Gloire et Beauté"… Enfin là ce serait plutôt "Amour, Illusion et Purée mon tee-shirt préféré !"
     
     
     
    Après cet épisode embarrassant, tout le monde est partit se coucher. Wolf dormit sur mon lit, cette nuit-là. Vous vous en doutez, je n’ai pas arrêté de rêver du beau gosse qui m’avait offert mon premier baiser. J’en ai tellement rêvé que lorsque je me suis réveillée, j’ai cru que tout ce qu’il s’était passé la veille n’avait été que le fruit de mon imagination. Mais quand j’ai vu l’énorme sourire sur les lèvres d’Aphrodite et les rougeurs de Sally, je suis revenue à la réalité.
     
    « Lena~… susurrait la jeune brune aux allures de top model.
     
    -           Que veux-tu, Aphrodite ? m’agaçais-je en me servant un jus d’orange.
     
    -           Absolument rien, nia mon amie, as-tu vu ton amant ? »
     
    J’ai recraché mon jus.
     
    « Quel amant ?! » ai-je hurlé à plein poumons.
     
    La jeune femme me regarda avec un sourire qui montait jusqu’aux oreilles.
     
    « M’enfin, Lena, continua-t-elle, tu sais bien… Hier…
     
    -           Oui, je m’en souviens. Mais nous ne sommes pas amants, on s’est juste embrassé !
     
    -           Et alors ?
     
    -           Et alors, si ça se trouve, il a fait ça sans réfléchir. Ça arrive dans les films ! »
     
    Aphrodite me toisa d’un air qui disait « non mais tu le fait exprès ou quoi ? »
     
    « Grosse courge, finit-elle par lâcher tandis que je m’enfilais mon verre cul-sec, te fous pas de moi.
     
    -           Mais je ne fous pas de toi ! C’est la vérité !
     
    -           Idiote ! »
     
    Elle me frappa à l’arrière de la tête. Je l’ai regardé les yeux ronds, sans comprendre.
     
    « Pour ce qui concerne l’amour, je suis la confidente de tous les résidents de cette maison ! cria-t-elle. Danviou Degon nommé Ryû n’est pas exception ! Et en tant que confidente de la maison, je t’annonce que tu es une idiote, Lena Heartangel. »
     
    Elle sortit de la pièce, furax.
     
    Deux secondes passèrent.
     
    Elle allait prévenir Danviou de ce que j’avais dit ?!
     
    « Aphrodite ! Attends !! »
     
    Je me suis précipitée à sa poursuite.
     
     
     
    Je l’ai retrouvée dans le jardin (décidément, tout le monde aime aller à l’extérieur, quand il est énervé…) et, heureusement pour moi, elle était seule. Malheureusement pour moi, ma réaction était celle qu’elle attendait…
     
    « Il faut que nous sortions ! déclara-t-elle.
     
    -           Ah ? Et où ça, je te prie ? ai-je demandé, méfiante.
     
    -           Faire les magasins !
     
    -           Pourquoi faire ?! me suis-je défendue.
     
    -           Pour ton rendez-vous galant, pardi !
     
    -           Que… Quoi ?! Quel rendez-vous ?!
     
    -           Rendez-vous ce soir à dix-huit heures au parc. »
     
    J’ai fixé mon amie et plissé les yeux.
     
    « Ne me dis pas que… »
     
    Elle hocha la tête.
     
    « T’en avais parlé à Danviou avant ! »
     
     
     
    Arrivées au centre commercial, Aphrodite me demanda par quel magasin je souhaitais commencer. Comme je n’y connaissais rien, j’ai fais l’énorme erreur de lui dire qu’elle choisissait. Malheur à moi.
     
    Mon amie m’embarqua dans un grand magasin pour adolescentes et commença à fouiller dans les rayons.
     
    « Pour un premier rendez-vous, il faut des vêtements mignons ! disait-elle à tue-tête.
     
    -           Oui, mais il faut aussi que les vêtements en question plaisent au garçon, ai-je lâché nonchalamment.
     
    -           Tu veux lui plaire, oui ou non ?
     
    -           J’sais pas. »
     
    Aphrodite s’approcha de moi, une lueur brûlante dans les yeux.
     
    « J’sais pas n’est pas une expression très féminine, Lena. Un conseil, arrête de traîner avec Inkoku (alias Shizuka). Maintenant, mets-y du tien et va me trouver une tenue mignonne à mettre pour ton premier rendez-vous ! Exécution ! »
     
    Je suis partie fouiller dans le magasin. Si moi je devais arrêter de rester avec Shizuka, il fallait qu’elle, elle ne soit plus avec Arès, elle devenait presque comme le général d’une armée…
     
    Au bout de cinq minutes, j’ai quitté le magasin en direction de la boutique gothique que j’avais aperçu en marchant. Robes mauves et noires, mitaines en dentelles, vestes de cuir, bottes compensées, tout y était.
     
    Pour un premier rendez-vous, il faut toujours porter des vêtements qui plairont à notre cible.
     
    J’ai commencé à flâner dans les rayons à la recherche d’une robe qui pourrait faire rougir mon beau blond – et en me giflant mentalement pour cette pensée.
     
    Aphrodite arriva dans la boutique gothique deux secondes après et me toisa, l’air vraiment furax.
     
    « Préviens, quand tu t’en vas, Lena, m’a-t-elle dit, je me suis inquiétée !
     
    -           Oui, je ne recommencerais plus, promis, l’ai-je rassurée. Mais il fallait bien que je trouve des vêtements qui plairont à Danviou. » 
     
    Aphrodite inspecta la boutique d’un revers du regard et acquiesça mon choix. Je connaissais Danviou mieux qu’elle, après tout !
     
     
     
    Nous étions parties à neuf heures du matin, nous sommes rentrées à dix-sept heures. Il me restait une heure pour choisir quelle tenue j’allais mettre parmi celles que nous avions achetées – il devait y en avoir une petite dizaine… Si on ajoute en plus la petite tonne de questions que m’ont posé mes amis – parce qu’Aphrodite ne les avait pas prévenus que nous partions – il ne me restait plus qu’une demi-heure. Ah !
     
     
     
    A dix-huit heures tapantes, j’arrivais au parc. J’avais mis une robe bustier pourpre avec un gilet noir, des gants en dentelle pourpre et noire et des bottines noires. Un petit serre-tête noir avec un nœud pourpre coiffait mes longs cheveux couleur chocolat. J’étais maquillée des même couleurs. Aphrodite – dont la passion est la coiffure – avait prit soin de m’onduler les cheveux. Le tout était magnifique. Jamais je n’aurais cru me retrouver dans une telle tenue !
     
    Danviou était déjà là.
     
    « Oh, je t’ai fait attendre ? me suis-je inquiétée en le voyant.
     
    -           Non, non, ne t’inquiète pas, je viens d’arriver. » dit-il.
     
    Lui aussi s’était mit sur son 31 ! Costume sombre, chaussures cirées, chemise pourpre – encore un coup d’Aphrodite, d’arranger nos tenues !
     
    Nous sommes assis sur un banc et là, silence de mort. Je n’arrivais pas à sortir un seul mot. Au bout de quelques longues secondes, mon ami brisa ce silence :
     
    « Au fait, Lena, pour hier… »
     
    Argh ! Le sujet à éviter !
     
    « Je suis désolé. »
     
    J’ai écarquillé les yeux. Désolé ? Mais de quoi ? J’ai regardé mon ami les yeux ronds, et il sembla comprendre que je ne le comprenais pas (trop cohérent !)
     
    « Je sais qu’on ne se côtoie pas depuis très longtemps, et que tu as quelques trous de mémoire, par moment… »
     
    Jusque là, il avait 20/20.
     
    « …mais même si toi tu me connais presque par cœur, moi, je ne connais pratiquement rien de toi… »
     
    Décidément, il aimait les bonnes notes !
     
    Oui, et alors ? ai-je pensé.
     
    « …je crois qu’on devrait oublier tout ce qu’il s’est passé hier. »
     
    0/20, mon pote ! Nul !
     
    Je me suis levée d’un bond.
     
    « Oublier ?! ai-je crié. Tout oublier ?! Mais… Mais…
     
    -           Ça vaut mieux pour tout le monde, Lena, s’est-il défendu.
     
    -           Faux ! »
     
    Je me suis penchée vers lui et je l’ai embrassé. Il me regarda avec des yeux de merlan frit, bouche bée.
     
    « Sais-tu depuis combien de temps « je rêve de toi », idiot ? ai-je déclaré. Depuis au moins quatre ans. Ça fait quatre ans que tu es mon homme idéal. Tu crois sérieusement qu’un baiser avec l’homme dont on rêve chaque nuit peut s’oublier sur un coup de tête ? Moi, je ne peux pas. Je ne peux pas oublier ce dont j’ai rêvé pendant quatre ans. »
     
    Silence. Silence qui dura au moins cinq minutes. Soudain, mon « homme idéal » se leva.
     
    Et me colla un baiser sur les lèvres…
     
     
     
    Je me suis réveillée en sursaut.
     
    Encore une fusillade ?! 
     
    Eh oui, encore une fusillade. Décidément les méchant aiment réveiller leurs adversaires de manière insolite.
     
    Soudain, j’ai écarquillé les yeux en voyant la date affichée sur mon réveil. Nous étions le jour où je m’étais déclaré à Danviou (voir paragraphe précédent si vous ne comprenez pas). Or, il était cinq heures du matin (les méchants ne dorment pas ou quoi ?!). Le rendez-vous n’a jamais eu lieu.
     
    Je me disais, aussi, je ne pourrais jamais être aussi franche côté sentiments avec un mec… 
     
    Sally a déboulé dans ma chambre.
     
    « Lena ! Vite ! »
     
    Manque de bol pour elle, j’étais déjà prête – capable de penser à son rendez-vous fantôme et de s’habiller en même temps, trop balèze !
     
    J’avais vite enfilé un tee-shirt bleu marine avec écrit « I’ll Kill U » en noir et un fusil dessiné (très explicatif pour les méchants qui osent me réveiller à 5h du matin) et un jean noir, ainsi que des baskets noires. J’ai rapidement attaché mes longs cheveux bruns et Sally et moi sommes descendues au rez-de-chaussée de la maison pour aider nos amis qui se défendaient déjà.
     
    On est entrées dans le salon et on a pilé net : un type se servait d’Aphrodite comme bouclier et tenait un poignard juste devant sa gorge. Poséidon était en train de se faire étrangler contre le mur, Arès gisait au sol, Shizuka était prisonnière de deux colosses en costumes noirs (ils avaient l’air d’en avoir bavé avant de la maintenir…) et Danviou et Anoth peinaient à se relever et suffoquaient.
     
    J’ai plaqué ma main sur ma bouche pour étouffer un cri.
     
    Mais bon sang qu’est-ce qu’il s’est passé en deux minutes ?! 
     
    Tous nos amis étaient dans un sale état. J’ai fait le tour de la pièce en un regard. Je ne voyais pas mes parents.
     
    « Si c’est tes parents que tu cherches, déclara un type en manteau couleur terre comme s’il lisait dans mes pensées, sache qu’ils sont en sécurité. Tu ferais mieux de t’inquiéter pour tes amis, petite.
     
    -           Que leur avez-vous fait ? ai-je demandé, horrifiée.
     
    -           Si tu tiens tant à le savoir, répondit-il, ils sont dans un espace-temps vide. Les humains appellent cela le « Néant ».
     
    -           Quoi ?! Mais pourquoi ?!
     
    -           Ils me sont inutiles, alors je me débarrasse d’eux. Mais ne soit pas si inquiète, petite Mary, je les relâcherais une fois que je t’aurais éliminée. Et je leur effacerais la mémoire pour qu’ils ne viennent pas me déranger. »
     
    Un autre colosse en costume noir surgit par derrière et attrapa Sally de ses bras bioniques. La pauvre n’arriva pas à lui faire lâcher prise et s’évanouit sous la pression causée par la force du colosse. L’homme au manteau de terre s’approcha de moi.
     
    « Je ne vais pas m’amuser à le répéter, petite Mary, alors soit franche. »
     
    J’ai ravalé ma salive. Allons bon, qu’est-ce qu’ils avaient tous, avec ce bouquin violet à écritures rouge sang ?
     
    « Premièrement, je m’appelle Lena, pas petite Mary, et deuxièmement, si c’est ce livre violet et rouge que vous voulez, ai-je déclaré d’un ton sec, sachez que j’ignore où il est, ce n’est pas la peine de torturer qui que ce soit pour me faire parler, je ne sais même pas à quoi il sert ! »
     
    Les derniers mots, je les ai criés tant la scène qui se déroulait sous mes yeux m’horripilait.
     
    « Maintenant, fichez-nous la paix ! » ai-je crié en montrant la porte de sortie – qui était défoncée, ils ne savent faire que ça, défoncer les portes.
     
    L’homme soupira.
     
    « Tu ne sais pas où il est, tu dis, petite Mary ? »
     
    Mais pourquoi Diable ce type persiste à m’appeler « petite Mary » ?! 
     
    « …alors tu es inutile. Meurs. »
     
    Une lueur menaçante s’illumina dans ses yeux et il me sauta dessus à une vitesse fulgurante, griffes à l’air.
     
    Euh, deux minutes. Griffes… ? 
     
    Ce type avait des griffes acérées, comme celles d’un fauve, mais en cent fois plus long ! Et la lueur de ses yeux en amande n’était pas rassurante non plus… !
     
    Il se jeta sur moi, mais j’ai réussi à éviter le coup en me plaquant contre le mur. Je n’ai jamais eu un instinct de survie très développé, mais me jeter dans l’angle du mur – l’endroit où il est totalement impossible de s’échapper – c’était franchement bien trouvé. Heureusement pour ma peau, mes neurones ont réussit à se réveiller à temps.
     
    Evitant une coup de griffes sur la cuisse, je me suis faufilée en dessous du monstre qui voulait ma mort et j’ai ramassé la première arme qui m’est tombée sous la main, c’est-à-dire un sabre à lame argentée d’à peu près un mètre de long. L’homme s’apprêta à retenter sa chance ne voulant me transpercer le corps, mais je lui assenai le sabre en pleine poitrine. Du sang gicla dans tout les sens. Il tomba à terre en hurlant et ses sbires en costumes vinrent l’aider.
     
    « Urgh… souffla-t-il. Je… n’avais pas imaginé que tu te défendais… aussi bien, petite Mary… Mais ce n’est… que partie remise. »
     
    Ses sbires le relevèrent et il ordonna de quitter la maison.
     
    « On se retrouvera. » dit-il en crachant quelques gouttes de sang.
     
    Et ils partirent.
     
    Mes yeux refusèrent de quitter la marre de sang qui tachait le sol. J’ai secoué la tête et je suis allée aider mes amis.
     
     
     
    Arès était dans un sale état. Enfin, plus que les autres. J’avais prit soin de mettre mes amis sur des lits et m’occupais de leurs blessures les unes après les autres. Ils avaient d’énormes bleus et des traces de coups sur tout le corps.
     
    Comment un tel désastre a pu arriver en si peu de temps… ? 
     
    Sally se réveilla vers neuf heures du matin. En hurlant, mais elle se réveilla.
     
    « Du calme, Sally, du calme. » ai-je dit à mon amie.
     
    Elle regarda toute la pièce – qui était la chambre d’amis – puis le drap qui la recouvrait. Elle suait à grosses gouttes.
     
    « Tout est terminé, Sally, lui ai-je expliqué, ils sont partis. »
     
    Elle regarda. Puis, soudain, elle hurla.
     
    « Lena, ton… ton tee-shirt ! »
     
    J’ai baissé les yeux. Ah, oui, mon tee-shirt avait quelque chose d’inhabituel. Il était plein de sang.
     
    Argh ! Ça ne partira pas au lavage ! 
     
    J’ai expliqué ce qu’il s’était passé des heures plus tôt à mon amie.
     
    « Wah, Lena, ce que t’es forte ! » dit-elle avec la voix d’une enfant qui aurait eu l’autographe de son héros préféré. Pendant deux secondes, j’ai cru voir des étoiles dans ses yeux.
     
    J’aurais voulu lui dire qu’elle se trompait et que tout cela n’était arrivé qu’à cause d’une coupure de courant niveau cérébral, mais un autre hurlement retentit dans la maison.
     
    Bordel, mais ils vont pas arrêter de gueuler ?! 
     
    Sally et moi, on a accourut jusque dans la chambre de Danviou, là où j’avais installé ce dernier pour qu’il se repose (il avait perdu connaissance au moment où je m’étais jetée dans l’angle du mur lorsque je me battais).
     
    « Lena !! cria-t-il en nous voyant. Où il est ?!
     
    -           Où est qui ? ai-je demandé.
     
    -           L’enfoiré qui nous a attaqués ! Où est-il ?! Et pourquoi je suis couvert de bandages ?
     
    -           Alors, premièrement, l’homme qui nous a attaqués est partit avec un trou au milieu de la poitrine, et deuxièmement, tu es couvert de bandages parce que j’ai soigné tes blessures. Mais je n’ai pas touché à celles qui sont entre ton bassin et tes genoux. » ai-je déclaré en lui tournant le dos pour la dernière phrase.
     
    Oui, parce que le beau gosse blond avait des blessures sur les cuisses que j’avais remarquées quand je le soignait. Par pudeur – et par timidité – je n’y ai pas touché, je préférais que ce soit Aphrodite ou même Poséidon (qui est doué en bandages) qui le fasse.
     
    J’ai pu distinguer des rougeurs soudaines sur les joues de mon ami, qui visiblement semblait gêné qu’on lui fasse une telle remarque, et le sourire joyeux de Sally, qui semblait heureuse de ma remarque. Ses yeux disaient : « Bah pourquoi tu n’as pas soigné cette partie ? Voyons, tu aurais dû ! »
     
    Je me suis sentie rougir. Je suis sortie de la chambre.
     
    « Je vais voir comment vont les autres. »

    ☯ Chapitre XIII : 
     
     
     
    à midi, tout le monde était réveillé, même Arès.
      
  • Quelques petits dessins pour que vous sachiez à quoi ressemble les personnages...

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    Oui, celui-ci n'a pas de couleur, je n'en ai pas eu le temps... Gomen.

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